Dassault est-il ciblé par une force obscure ?

Les signaux faibles ont-ils un sens ? On peut se poser la question. En octobre 2013, Arun Kumar Bal, secrétaire adjoint au ministère de la défense indien meurt à la suite d’une crise cardiaque. Ce haut fonctionnaire était chargé de superviser les négociations engagées à propos des acquisitions de 126 avions multirôles dans le cadre du programme Medium Multi-Role Combat Aircraft). L’appel d'offres avait été lancé en 2001. Cet homme était selon le journal Le Monde « particulièrement impliqué dans la négociation du contrat d'achat des chasseurs de Dassault ». Faut-il rapprocher cette affaire des problèmes judiciaires que connait l'industriel Serge Dassault qui est soupçonné d'achat de votes, de corruption, de blanchiment et d'abus de biens sociaux lors d'élections municipales à Corbeil-Essonnes organisées en 2008, 2009 et 2010 ? Depuis le début de l’année 2014, les juges français Serge Tournaire et Guillaume Daïeff en charge du dossier ont formulé auprès du bureau du Sénat des demandes de levée d’immunité parlementaire du sénateur Serge Dassault. Ce dernier s’est résolu à le faire lui-même le 13 février. Si la justice française joue parfaitement son rôle, il est à craindre en revanche qu’une partie plus compliquée se joue dans les coulisses du contrat indien. La compétition dans l’aéronautique militaire est aujourd’hui d’autant plus acharnée que les flottes aériennes militaires se sont considérablement réduites depuis la fin de la guerre froide. L’Inde est un pays qui attire beaucoup de convoitise sur le pan géopolitique et militaire. Il a en plus la particularité d’exiger des firmes qui veulent lui vendre des produits militaires d’être sans aucune faille sur le plan de la corruption. La disparition d’un responsable indien favorable à l’acquisition du Rafale ne peut que faire écho avec les retombées inévitables des affaires judiciaires qui affectent Serge Dassault. Si une force obscure est à la manœuvre, il y a fort à craindre que ni les autorités indiennes et encore moins la justice française ne soient en mesure d’en détecter les capacités de nuisance.