En cas de retour dans le débat politique, Nicolas Sarkozy aura du mal à échapper à un droit d’inventaire sur les résultats de son implication dans la guerre en Libye. Ce pays a été libéré de Kadhafi mais les conséquences de cette ingérence dans les affaires intérieures libyennes se traduisent aujourd’hui par un constat d’échec. La Libye vit dans un climat d’anarchie quasi permanent. Les cellules terroristes exploitent l’absence d’Etat détruit à la suite de la campagne militaire impulsée par l’ancien Président de la République française. Les tensions internes se traduisent par des actes de violence comme l’a démontré récemment l’assassinat du vice-ministre libyen de l'Industrie, Hassan al-Droui, qui a été tué par balle par des inconnus, le samedi 11 janvier dans sa ville de Syrte, à 500 km à l'est de Tripoli. Sur le plan économique, l’année 2013 a vu la maigre reprise économique de 2012 réduite à néant. La production de pétrole est 8 fois inférieure au seuil journalier de 2012. Compte tenu de la situation particulière du fonctionnariat en Libye et de l’absence de revenue du pétrole pour l’état, les contrats sont gelés. Le gouvernement se trouve dans une situation politique délicate : chaque ville (voire chaque quartier) est aux mains de tribus avec chacune ses revendications propres. Le gouvernement est désavoué à l’intérieur et à l’international. La sécurité des ressortissants étrangers n’est pas assurée. Ce bilan est peu propice à favoriser les affaires. Très peu d’entreprises françaises envisagent de faire des contrats en Libye actuellement et se contentent de maintenir des contacts sur place. Malgré tout, les industries de première nécessité (santé, pétrole, agroalimentaire) continuent de vivoter. Notons cependant que des acteurs économiques Italiens, allemands et turcs continuent à faire du business dans des proportions qu’il est difficile d’établir.