Le 14 novembre dernier, l’A.M.F. a rendu une décision qui a interloqué le landernau médiatique financier, peu habitué à voir le gendarme boursier créer le buzz : la sanction financière de deux bloggeurs coupables selon l’autorité financière d’avoir « diffusé au marché une information inexacte sur le niveau d’endettement de la Société Générale. »
Une chronologie des faits s’avère nécessaire afin de mieux appréhender l’affaire. Début août 2011, la banque rouge et noir fait l’objet de rumeurs de marché sur un risque possible de faillite, ce qui a comme effet immédiat de faire plonger le cours de son action (avec un pic le 1O du mois où la valeur perdra jusqu’à 20% de sa valeur boursière). Le 14 août, Jean-Pierre Chevallier, ancien professeur de finance à la retraite, publie sur son blog un billet en anglais commentant le bilan diffusé par la Société Générale, celui-ci sera repris sur le blog de Mike Shedlock, gestionnaire de fonds « bénéficiant d’une certaine notoriété auprès des gérant d’actifs américains » dixit l’A.M.F.
Outre le montant des sanctions pécuniaires (respectivement 10 000 et 8 000 euros) administrés à de simples citoyens, deux points précis interpellent particulièrement :
- la non sanction de l’article du 7 août du Mail on Sunday, tabloïd anglais conservateur tirant à 2 millions d’exemplaires, version dominicale du Daily Mail, qui a ouvert le bal des rumeurs de faillite. Le journal retirera celui-ci et présentera deux jours après des excuses à la Société Générale. Ces dernières suffiront à faire taire l’éventuelle enquête de l’autorité française (réclamé par la banque). Il paraît insensé et/ou désinvolte que celle-ci n’ait pas poussé plus loin son investigation, qui plus est émanant d’un média étranger avec une telle caisse de résonnance.
- la double sensation « d’injustice » pour le bloggeur français qui n’avait fait que donner son avis personnel et argumenté, et dont, comme le mentionne l’autorité financière elle même, « le comportement n’a cependant eu ni pour objet ni pour effet d’agir sur le cours du titre, qui avait déjà atteint son plus bas niveau le 10 août 2011." ». Dans ce cas, pourquoi une telle sanction qui fera jurisprudence à l’avenir ? Pourquoi l’article de l’hebdomadaire anglais dont la rédaction avouera qu’il était sans fondement et qui lui a eu une nette incidence sur le titre, s’en tire avec un simple avertissement ? Questions sans réponses …
Que l’A.M.F. fasse office de gendarme (au moins sur le sol français) afin de réguler et sanctionner les excès d’un univers financier devenu hypra spéculatif, où une guerre de l’information (et de désinformation) fait rage et sert de bras armé aux hedge funds et fonds souverains, rien de plus légitime à cela. Néanmoins dans le cas présent, on peut s’interroger légitimement sur le bien fondé et la pertinence de son action durant toute cette affaire, dont la conclusion laisse un arrière goût d’inachevé.
Une chronologie des faits s’avère nécessaire afin de mieux appréhender l’affaire. Début août 2011, la banque rouge et noir fait l’objet de rumeurs de marché sur un risque possible de faillite, ce qui a comme effet immédiat de faire plonger le cours de son action (avec un pic le 1O du mois où la valeur perdra jusqu’à 20% de sa valeur boursière). Le 14 août, Jean-Pierre Chevallier, ancien professeur de finance à la retraite, publie sur son blog un billet en anglais commentant le bilan diffusé par la Société Générale, celui-ci sera repris sur le blog de Mike Shedlock, gestionnaire de fonds « bénéficiant d’une certaine notoriété auprès des gérant d’actifs américains » dixit l’A.M.F.
Outre le montant des sanctions pécuniaires (respectivement 10 000 et 8 000 euros) administrés à de simples citoyens, deux points précis interpellent particulièrement :
- la non sanction de l’article du 7 août du Mail on Sunday, tabloïd anglais conservateur tirant à 2 millions d’exemplaires, version dominicale du Daily Mail, qui a ouvert le bal des rumeurs de faillite. Le journal retirera celui-ci et présentera deux jours après des excuses à la Société Générale. Ces dernières suffiront à faire taire l’éventuelle enquête de l’autorité française (réclamé par la banque). Il paraît insensé et/ou désinvolte que celle-ci n’ait pas poussé plus loin son investigation, qui plus est émanant d’un média étranger avec une telle caisse de résonnance.
- la double sensation « d’injustice » pour le bloggeur français qui n’avait fait que donner son avis personnel et argumenté, et dont, comme le mentionne l’autorité financière elle même, « le comportement n’a cependant eu ni pour objet ni pour effet d’agir sur le cours du titre, qui avait déjà atteint son plus bas niveau le 10 août 2011." ». Dans ce cas, pourquoi une telle sanction qui fera jurisprudence à l’avenir ? Pourquoi l’article de l’hebdomadaire anglais dont la rédaction avouera qu’il était sans fondement et qui lui a eu une nette incidence sur le titre, s’en tire avec un simple avertissement ? Questions sans réponses …
Que l’A.M.F. fasse office de gendarme (au moins sur le sol français) afin de réguler et sanctionner les excès d’un univers financier devenu hypra spéculatif, où une guerre de l’information (et de désinformation) fait rage et sert de bras armé aux hedge funds et fonds souverains, rien de plus légitime à cela. Néanmoins dans le cas présent, on peut s’interroger légitimement sur le bien fondé et la pertinence de son action durant toute cette affaire, dont la conclusion laisse un arrière goût d’inachevé.