Bien que promulguée en avril 2010, la grande réforme du système de santé voulue par Barack Obama peine à être mise en œuvre. Lancée officiellement le 1er octobre 2013, lorsque les discutions budgétaires étaient particulièrement âpres entre les Démocrates et les Républicains, l’Obamacare pâtit d’un manque d’intérêt de la part des populations concernées (100 000 souscriptions sur 30 millions d’Américains) et de problèmes techniques et de sécurisation des données personnelles sur le site internet dédié. Ces dysfonctionnements, dont certains avaient été identifiés avant le lancement, ont d’ores et déjà conduit à la remise en cause, par les compagnies d’assurance, de certains engagements pris par l’exécutif et à une exploitation très organisée du sujet par les partis conservateurs.
Remise en cause des engagements présidentiels
En contradiction totale avec un argument martelé ces derniers mois par le président Obama et la secrétaire à la Santé, Kathleen Sebelius, de nombreux Américains voient la rupture de leur contrat d’assurance par les compagnies privées. Suite à l’entrée en vigueur de la loi, celles-ci modifient de manière unilatérale les anciens contrats, obligeant les assurés à souscrire à des solutions plus coûteuses. Ce phénomène a obligé le président américain à faire des excuses publiques, et de prendre des mesures d’ordre réglementaire pour palier à cette situation. L’impact financier sur les consommateurs et sur le budget fédéral est toujours au cœur des critiques, car la réforme devrait coûter 940 Md$ sur dix ans. Les Républicains condamnaient lors des débats parlementaires le fait que son financement devait être assuré par des taxes sur les revenus élevés, les entreprises et les revenus de l’investissement.
Récupération par la société civile et les laboratoires d’idées conservateurs
Le manque d’information des citoyens américains visés par la réforme est un point souvent soulevé par ses détracteurs. Malgré les campagnes de sensibilisation, peu d’Américains déclaraient connaitre le but et le fonctionnement de cette réforme. Le sujet est dorénavant régulièrement tourné en dérision par les médias américains. Il prend place dans les talk show, notamment celui de Jay Leno qui n’hésite pas à épingler l’Administration pour sa gestion de crise. De même, à l’occasion des Country Music Awards à Nashville, une chanson parodique a été interprétée sur ce sujet, réjouissant une assemblée chapeautée de stetsons. Parallèlement aux médias, certains think tank relaient ces mises en cause, notamment The Heritage Foundation. Créée en 1973, cette structure dispose d’un budget de 80 M$. Elle a pour mission de promouvoir des politiques publiques conservatrices reposant sur le principe de la libre entreprise, une intervention limitée de l’Etat, et une Défense nationale forte. Son président actuel, Jim DeMint, est un ancien sénateur républicain de Caroline du Sud.
Très active depuis 2009 dans l’opposition au projet de loi, ce think tank proche du Tea Party a publié de nombreux articles et beaucoup communiqué afin de mettre en garde les Américains contre les effets néfastes de ce projet. Jouant sur les diverses possibilités du multimédia, cette structure a créé à l’occasion de Thanksgiving, des cartes virtuelles tournant au ridicule le principe de la réforme.
Un véritable enjeu de politique interne
Ce sujet sera au centre des débats des élections de mi-mandat en 2014 et il mobilise déjà de grands moyens de communication. Depuis un mois, les Républicains mobilisent la population mécontente à travers le site internet de leurs membres au sein de la Chambre des représentants. Une rubrique est créé afin de récolter les anecdotes des personnes qui rencontrent des problèmes avec le prix de leur cotisation ou des difficultés sur le site internet. En réponse à cela, le Comité national des démocrates, Democratic National Committe, finance un site internet grâce auquel les partisans de la réforme peuvent envoyer des Tweets (I'm tired of Republicans like @Sen…… trying to take away #Obamacare. Join me & fight back) aux sénateurs et représentants républicains qui s’y opposent. Le site est également informatif car il présente, par Etat, les chiffres des personnes qui ont adhéré et celles qui n’ont pas encore intégré ce nouveau système de santé. Au-delà de la présentation et de la réfutation des arguments des deux camps, la participation active des Américains est demandée et cela montera en puissance au fur et à mesure du déroulement de la campagne électorale.
Alors que le président Obama désire recentrer son action sur le territoire national, en se montrant moins incisif que ses prédécesseurs sur les dossiers internationaux, la contre-performance de cette réforme est un véritable sujet d’inquiétude pour l’Administration. L’adhésion récente de 39 démocrates au projet de loi des Républicains visant à protéger les contrats antérieurs à la réforme indique, pour l’heure, une marque de désolidarisation au sein des Démocrates.
Remise en cause des engagements présidentiels
En contradiction totale avec un argument martelé ces derniers mois par le président Obama et la secrétaire à la Santé, Kathleen Sebelius, de nombreux Américains voient la rupture de leur contrat d’assurance par les compagnies privées. Suite à l’entrée en vigueur de la loi, celles-ci modifient de manière unilatérale les anciens contrats, obligeant les assurés à souscrire à des solutions plus coûteuses. Ce phénomène a obligé le président américain à faire des excuses publiques, et de prendre des mesures d’ordre réglementaire pour palier à cette situation. L’impact financier sur les consommateurs et sur le budget fédéral est toujours au cœur des critiques, car la réforme devrait coûter 940 Md$ sur dix ans. Les Républicains condamnaient lors des débats parlementaires le fait que son financement devait être assuré par des taxes sur les revenus élevés, les entreprises et les revenus de l’investissement.
Récupération par la société civile et les laboratoires d’idées conservateurs
Le manque d’information des citoyens américains visés par la réforme est un point souvent soulevé par ses détracteurs. Malgré les campagnes de sensibilisation, peu d’Américains déclaraient connaitre le but et le fonctionnement de cette réforme. Le sujet est dorénavant régulièrement tourné en dérision par les médias américains. Il prend place dans les talk show, notamment celui de Jay Leno qui n’hésite pas à épingler l’Administration pour sa gestion de crise. De même, à l’occasion des Country Music Awards à Nashville, une chanson parodique a été interprétée sur ce sujet, réjouissant une assemblée chapeautée de stetsons. Parallèlement aux médias, certains think tank relaient ces mises en cause, notamment The Heritage Foundation. Créée en 1973, cette structure dispose d’un budget de 80 M$. Elle a pour mission de promouvoir des politiques publiques conservatrices reposant sur le principe de la libre entreprise, une intervention limitée de l’Etat, et une Défense nationale forte. Son président actuel, Jim DeMint, est un ancien sénateur républicain de Caroline du Sud.
Très active depuis 2009 dans l’opposition au projet de loi, ce think tank proche du Tea Party a publié de nombreux articles et beaucoup communiqué afin de mettre en garde les Américains contre les effets néfastes de ce projet. Jouant sur les diverses possibilités du multimédia, cette structure a créé à l’occasion de Thanksgiving, des cartes virtuelles tournant au ridicule le principe de la réforme.
Un véritable enjeu de politique interne
Ce sujet sera au centre des débats des élections de mi-mandat en 2014 et il mobilise déjà de grands moyens de communication. Depuis un mois, les Républicains mobilisent la population mécontente à travers le site internet de leurs membres au sein de la Chambre des représentants. Une rubrique est créé afin de récolter les anecdotes des personnes qui rencontrent des problèmes avec le prix de leur cotisation ou des difficultés sur le site internet. En réponse à cela, le Comité national des démocrates, Democratic National Committe, finance un site internet grâce auquel les partisans de la réforme peuvent envoyer des Tweets (I'm tired of Republicans like @Sen…… trying to take away #Obamacare. Join me & fight back) aux sénateurs et représentants républicains qui s’y opposent. Le site est également informatif car il présente, par Etat, les chiffres des personnes qui ont adhéré et celles qui n’ont pas encore intégré ce nouveau système de santé. Au-delà de la présentation et de la réfutation des arguments des deux camps, la participation active des Américains est demandée et cela montera en puissance au fur et à mesure du déroulement de la campagne électorale.
Alors que le président Obama désire recentrer son action sur le territoire national, en se montrant moins incisif que ses prédécesseurs sur les dossiers internationaux, la contre-performance de cette réforme est un véritable sujet d’inquiétude pour l’Administration. L’adhésion récente de 39 démocrates au projet de loi des Républicains visant à protéger les contrats antérieurs à la réforme indique, pour l’heure, une marque de désolidarisation au sein des Démocrates.