Le « Paris Games Week », le salon annuel dédié au Jeu vidéo crée en 2008, a eu lieu récemment à Paris.
Dans cet univers d’échanges exponentiels qu’est la société de l’information, le Secteur du jeu vidéo est l’un des marchés les plus rentable et le plus porteur en métiers d’avenir de l’économie numérique. Ce secteur est effectivement la jonction entre plusieurs spécialités industrielles : animation, bande dessinée, programmation… Un secteur où la France a de nombreux atouts, mais n’en profite malheureusement pas.
Pourtant les talents ne manquent pas, puisque les écoles françaises de jeu vidéo sont très réputées, il en sort chaque année des milliers de jeunes graphistes et de développeurs mais, le problème est que, faute de trouver un emploi, ils quittent le territoire. Le drame c’est aussi, que dans les années 1990, la France était en avance dans ce secteur mais, faute de vision stratégique, cette filière n’a jamais été soutenue.
Ce secteur ne génère qu’environ 5000 emplois et a perdu, selon le syndicat national du jeu vidéo (SNJV) la moitié de ses salariés en 10 ans, notamment du fait de leur expatriation vers le Canada. En effet, dans cette nouvelle aire marchande, dans laquelle la France ne semble avoir aucune pensée stratégique, d’autres nations, en revanche, ne manquent pas de vision.
L’exemplarité du Québec
Le Canada, s’est donné un véritable objectif stratégique et a choisi de privilégier les industries d'avenirs telles que les technologies de l'information. Il a, ainsi, réussi à se hisser, en 10 ans, au 3ème rang mondial de développement de jeux vidéo, après le Japon et les USA.
Pourtant, ce pays a construire, ex nihilo, un secteur qui représente aujourd’hui plus de 12 500 emplois pour la seule Province du Québéc !
Comment ce miracle a-t-il été possible ? Tout simplement par la volonté politique !
Les autorités ont mis en place une stratégie d’attractivité opportuniste basée sur une fiscalité alléchante, (sous forme de crédits d’impôts : 37,5% de réduction sur les salaires si les jeux sont produits en français, le Québec se permet ainsi, même de promouvoir l’utilisation de la langue française !) mais pas seulement ! Ils ont aussi pratiqué, au départ, un démarchage agressif des entreprises phares de ce domaine !
C’est ainsi que les québécois sont venus débaucher, sur le territoire français, l’entreprise bretonne Ubisoft en 1997, en lui proposant non seulement un crédit d’impôt, mais aussi une aide financière de 37,4(*) millions d’€ pour son installation.
La délocalisation d’Ubisoft
En s’y installant, Ubisoft a ouvert la voie aux entreprises les plus renommées du secteur : (Activision, Electronics Arts, Eidos…) ; à elle seule, Ubisoft compte atteindre les 3000 employés d’ici fin 2013.
Par ailleurs, un crédit d’impôts Recherche et Développement (R&D) plus favorable aux PME qu’aux grandes entreprises, puisqu’il a pu atteindre jusqu’à 75% des frais de personnel selon les cas et les provinces.
Une planification que certains qualifient de dumping ou de concurrence déloyale !
La Commission du Sénat qui s’est rendue au Québec en avril 2010, n’a pu que constater « l'efficacité de cette politique volontariste, conduite dans une certaine continuité. Elle ne peut que regretter que la France ne soit pas autant préoccupée du soutien à l'industrie du jeu vidéo, alors même que notre pays est réputé pour sa créativité et ses compétences dans ce domaine. Notre pays n'a sans doute pas suffisamment reconnu, ou en tout cas tardivement, toutes les potentialités de ce secteur qui agit sur un marché très porteur » (*)
Vison stratégique et volonté politique sont les clés du succès. A défaut de cela, la France devient exportatrice de talents. Si rien est fait, elle deviendra, à terme, un grand pays de consommation mais sans production.
Le gouvernement envisage éventuellement d’élargir le crédit d’impôt « jeux vidéo » loin de pouvoir rivaliser avec les taux canadiens et réservé actuellement aux jeux les plus « culturels », une mesure qui entrerait en application en 2014… Mais, il paraît que Bercy ne s’est pas encore prononcé sur cette mesure, et doit le faire d’ici la fin de l’année.
(*) Rapport d'information n° 183 (2010-2011) « De l'éducation au jeu vidéo, pourquoi le Canada est-il parmi les premiers de la classe ? » fait au nom de la commission de la culture, déposé le 15 décembre 2010.
Dans cet univers d’échanges exponentiels qu’est la société de l’information, le Secteur du jeu vidéo est l’un des marchés les plus rentable et le plus porteur en métiers d’avenir de l’économie numérique. Ce secteur est effectivement la jonction entre plusieurs spécialités industrielles : animation, bande dessinée, programmation… Un secteur où la France a de nombreux atouts, mais n’en profite malheureusement pas.
Pourtant les talents ne manquent pas, puisque les écoles françaises de jeu vidéo sont très réputées, il en sort chaque année des milliers de jeunes graphistes et de développeurs mais, le problème est que, faute de trouver un emploi, ils quittent le territoire. Le drame c’est aussi, que dans les années 1990, la France était en avance dans ce secteur mais, faute de vision stratégique, cette filière n’a jamais été soutenue.
Ce secteur ne génère qu’environ 5000 emplois et a perdu, selon le syndicat national du jeu vidéo (SNJV) la moitié de ses salariés en 10 ans, notamment du fait de leur expatriation vers le Canada. En effet, dans cette nouvelle aire marchande, dans laquelle la France ne semble avoir aucune pensée stratégique, d’autres nations, en revanche, ne manquent pas de vision.
L’exemplarité du Québec
Le Canada, s’est donné un véritable objectif stratégique et a choisi de privilégier les industries d'avenirs telles que les technologies de l'information. Il a, ainsi, réussi à se hisser, en 10 ans, au 3ème rang mondial de développement de jeux vidéo, après le Japon et les USA.
Pourtant, ce pays a construire, ex nihilo, un secteur qui représente aujourd’hui plus de 12 500 emplois pour la seule Province du Québéc !
Comment ce miracle a-t-il été possible ? Tout simplement par la volonté politique !
Les autorités ont mis en place une stratégie d’attractivité opportuniste basée sur une fiscalité alléchante, (sous forme de crédits d’impôts : 37,5% de réduction sur les salaires si les jeux sont produits en français, le Québec se permet ainsi, même de promouvoir l’utilisation de la langue française !) mais pas seulement ! Ils ont aussi pratiqué, au départ, un démarchage agressif des entreprises phares de ce domaine !
C’est ainsi que les québécois sont venus débaucher, sur le territoire français, l’entreprise bretonne Ubisoft en 1997, en lui proposant non seulement un crédit d’impôt, mais aussi une aide financière de 37,4(*) millions d’€ pour son installation.
La délocalisation d’Ubisoft
En s’y installant, Ubisoft a ouvert la voie aux entreprises les plus renommées du secteur : (Activision, Electronics Arts, Eidos…) ; à elle seule, Ubisoft compte atteindre les 3000 employés d’ici fin 2013.
Par ailleurs, un crédit d’impôts Recherche et Développement (R&D) plus favorable aux PME qu’aux grandes entreprises, puisqu’il a pu atteindre jusqu’à 75% des frais de personnel selon les cas et les provinces.
Une planification que certains qualifient de dumping ou de concurrence déloyale !
La Commission du Sénat qui s’est rendue au Québec en avril 2010, n’a pu que constater « l'efficacité de cette politique volontariste, conduite dans une certaine continuité. Elle ne peut que regretter que la France ne soit pas autant préoccupée du soutien à l'industrie du jeu vidéo, alors même que notre pays est réputé pour sa créativité et ses compétences dans ce domaine. Notre pays n'a sans doute pas suffisamment reconnu, ou en tout cas tardivement, toutes les potentialités de ce secteur qui agit sur un marché très porteur » (*)
Vison stratégique et volonté politique sont les clés du succès. A défaut de cela, la France devient exportatrice de talents. Si rien est fait, elle deviendra, à terme, un grand pays de consommation mais sans production.
Le gouvernement envisage éventuellement d’élargir le crédit d’impôt « jeux vidéo » loin de pouvoir rivaliser avec les taux canadiens et réservé actuellement aux jeux les plus « culturels », une mesure qui entrerait en application en 2014… Mais, il paraît que Bercy ne s’est pas encore prononcé sur cette mesure, et doit le faire d’ici la fin de l’année.
(*) Rapport d'information n° 183 (2010-2011) « De l'éducation au jeu vidéo, pourquoi le Canada est-il parmi les premiers de la classe ? » fait au nom de la commission de la culture, déposé le 15 décembre 2010.