Silence médiatique français sur l’Algérie

Il est toujours intéressant de voir comment la presse d’un  pays fait son travail. Les médias français ont sur l’Algérie un suivi qui est pour le moins incompréhensible. Les mutations institutionnelles ne sont pas analysées. Est-ce par désintérêt, inculture, ou consigne du pouvoir politique français (ce qui serait encore plus grave), la question reste posée. Toujours est-il que l’Algérie connaît en ce moment un changement important dans l’organisation de sa sécurité et que cette information n’est pas anodine.  Après avoir transféré 3 structures stratégiques : Presse, DCSA et police judiciaire du Département du Renseignement et de la Sécurité  (DRS) vers l’Etat Major de l’armée et procédé à un remaniement profond de l’équipe gouvernementale, le Chef de l’Etat poursuit les changements au sein même des plus importantes structures du renseignement à savoir, le contre-espionnage et la direction de la sécurité intérieure.
Ainsi, les patrons de deux des plus importants départements du DRS, proches du Chef des renseignements, sont démis de leur fonction :  le Général Athmane Tartag, chef de la DSI (Direction de la sécurité intérieure / contre-espionnage) département “phare” du DRS a été remplacé par Ali Bendaoud considéré comme proche du Président ; Ainsi que le Général Rachid Lalalli, chef de la direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE) a été démît de ses fonctions et remplacé par le général Mohammed Bouzit.

  • Après un changement de têtes au sein de ces structures sensibles, ce ne sont également pas moins de sept colonels de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) qui ont été mis à la retraite ;

  • Par ailleurs, le Président de la République a procédé à l’abrogation du décret présidentiel n° 08-52 du 9 février 2008 portant création et missions du service central de police judiciaire des services militaires de sécurité du ministère de la défense nationale. C’est une dissolution pure et simple du service de police judiciaire du DRS.


Ces changements devraient se poursuivre par le transfert, toujours au profit de l’État Major de l’armée, du Groupe d’intervention spécial (GIS) qui assure notamment la protection des hautes personnalités et mène des opérations antiterroristes sensibles (comme celle d’In Amenas).
De ce fait, les centres de décision des renseignements militaire sont transférés à l’autorité conventionnelle qu’est l’État Major. Des changements qui vont lourdement affaiblir la capacité de contrôle du DRS sur l’institution de l’armée. Depuis quelques semaines, nous assistons ainsi à une recomposition du pouvoir au profit du Chef de l’État qui réunifie ainsi de nombreux segments du pouvoir entre ses mains.