L’épisode lamentable de l’intervention ratée en Syrie n’est pas un petit raté dans la politique gouvernementale. Elle révèle les limites d’un chef d’État qui a commis l’erreur de s’engager au nom de la France dans un choix stratégique (punir le régime d’Assad par une série de frappes limitées) qu’il est incapable de mettre en œuvre. La France ne peut pas intervenir seule militairement sur une question que le pouvoir exécutif présente comme incontournable.
François Hollande n’avait pas prévu dans ses calculs le refus du Parlement britannique d’intervenir militairement contre le régime syrien, ni le recul du Président américain qui attend désormais le retour de vacances des membres du Congrès pour les consulter sur l’opportunité d’une frappe limitée contre des objectifs militaires syriens.
Ce manque d’appréciation des contradictions de ses partenaires en dit long sur sa manière de gérer les affaires de l’État dans des dossiers autrement plus complexes que l’intervention au Mali. La Syrie est une guerre civile aux multiples interactions internationales. Contrairement à son rôle de gendarme de l’Afrique subsaharienne, la France est une puissance au potentiel très restreint pour jouer un rôle pertinent dans le dossier syrien. Ne parlons même pas de ces intérêts en termes de Real Politik qui sont encore plus incertains que les profits tirés de notre intervention en Libye.
Dans cette affaire, François Hollande mélange la petite politique hexagonale avec les questions de politique internationale. En prônant une intervention en Syrie, il piège les leaders de l’UMP qui se sentent obligés à l’image de Jean-François Copé de soutenir sa position. Mais le retournement des Anglo-saxons le place en position d’arroseur arrosé. Les contrefeux allumés dès à présent par les conseillers en communication de l’Élysée pour anticiper un refus du Congrès américain sont à la mesure de cette petite politique : si les États-Unis n’y vont pas, François Hollande aura tout fait pour défendre la voie juste.
Contrairement à ce qu’écrit Dominique Merchet dans sa rubrique Secret Défense dans l’Opinion, le problème n’est pas de savoir si François Hollande est néoconservateur mais plutôt de s’interroger sur sa capacité à dissocier les calculs politiciens de courte vue de sa responsabilité de Chef d’État. Les prochaines élections européennes et municipales s’annoncent sous de mauvais auspices pour la Parti Socialiste. Et la tentation de brouiller les cartes est grande. François Hollande a estimé intelligent de s’engouffrer de manière précipitée dans une brèche à légitimité maximale : devenir l’homme garant de la morale humanitaire en dénonçant les pratiques du régime syrien contre son propre peuple. En réalité, il apparaît aujourd’hui comme un homme politique qui s’est avancé de manière trop opportuniste sur un terrain glissant sans mesurer les risques de défaillance dans le comportement de ses partenaires les plus proches.
Une chose est sûre, François Hollande a commis une erreur qui n’est pas anodine. Son incapacité à traduire une parole en acte démontre les limites opérationnelles de notre pays à agir concrètement sur des dossiers sensibles. Sur ce point précis, le Président de la République aura beau prétexter qu’il avait raison sur la question de la morale, il aura du mal à gommer l’image de faiblesse qu’il vient de donner de la France.
François Hollande n’avait pas prévu dans ses calculs le refus du Parlement britannique d’intervenir militairement contre le régime syrien, ni le recul du Président américain qui attend désormais le retour de vacances des membres du Congrès pour les consulter sur l’opportunité d’une frappe limitée contre des objectifs militaires syriens.
Ce manque d’appréciation des contradictions de ses partenaires en dit long sur sa manière de gérer les affaires de l’État dans des dossiers autrement plus complexes que l’intervention au Mali. La Syrie est une guerre civile aux multiples interactions internationales. Contrairement à son rôle de gendarme de l’Afrique subsaharienne, la France est une puissance au potentiel très restreint pour jouer un rôle pertinent dans le dossier syrien. Ne parlons même pas de ces intérêts en termes de Real Politik qui sont encore plus incertains que les profits tirés de notre intervention en Libye.
Dans cette affaire, François Hollande mélange la petite politique hexagonale avec les questions de politique internationale. En prônant une intervention en Syrie, il piège les leaders de l’UMP qui se sentent obligés à l’image de Jean-François Copé de soutenir sa position. Mais le retournement des Anglo-saxons le place en position d’arroseur arrosé. Les contrefeux allumés dès à présent par les conseillers en communication de l’Élysée pour anticiper un refus du Congrès américain sont à la mesure de cette petite politique : si les États-Unis n’y vont pas, François Hollande aura tout fait pour défendre la voie juste.
Contrairement à ce qu’écrit Dominique Merchet dans sa rubrique Secret Défense dans l’Opinion, le problème n’est pas de savoir si François Hollande est néoconservateur mais plutôt de s’interroger sur sa capacité à dissocier les calculs politiciens de courte vue de sa responsabilité de Chef d’État. Les prochaines élections européennes et municipales s’annoncent sous de mauvais auspices pour la Parti Socialiste. Et la tentation de brouiller les cartes est grande. François Hollande a estimé intelligent de s’engouffrer de manière précipitée dans une brèche à légitimité maximale : devenir l’homme garant de la morale humanitaire en dénonçant les pratiques du régime syrien contre son propre peuple. En réalité, il apparaît aujourd’hui comme un homme politique qui s’est avancé de manière trop opportuniste sur un terrain glissant sans mesurer les risques de défaillance dans le comportement de ses partenaires les plus proches.
Une chose est sûre, François Hollande a commis une erreur qui n’est pas anodine. Son incapacité à traduire une parole en acte démontre les limites opérationnelles de notre pays à agir concrètement sur des dossiers sensibles. Sur ce point précis, le Président de la République aura beau prétexter qu’il avait raison sur la question de la morale, il aura du mal à gommer l’image de faiblesse qu’il vient de donner de la France.