Le faux rapport du gouvernement français sur la Syrie

L’affaire de la désinformation américaine et britannique à sur les armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein aurait dû servir de leçon aux défenseurs de la démocratie. Notons qu’à l’époque le gouvernement français présidé par Jacques Chirac n’avait pas validé cette manœuvre et avait refusé de participer à la guerre conte l’Irak aux côtés des États-Unis et de leurs alliés. 
Le gouvernement présidé par François Hollande a plutôt pris exemple sur les équipes entourant Georges Bush et Tony Blair pour argumenter sur la Syrie dans l’affaire du recours à l’arme chimique par le régime syrien. Le bidonnage d’un document présenté comme émanant des services de renseignement français en est désormais la preuve. Le document déclassifié fourni comme "preuve indubitable" par le Premier Ministre aux députés pour justifier une intervention française en Syrie n'émane pas, comme on aurait pu le croire, de la direction du renseignement militaire, ni même de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure). Il a été rédigé en urgence, sur commande politique, le 2 septembre, terminé à 10h57, modifié à 16h59 par le conseiller communication du Ministre de la Défense, Sacha Mandel, classifié et déclassifié dans la même minutes pour être présentée aux députés et à la presse comme preuve indubitable entre 17h00 et 18h00. Le conseiller et son ministre se font bêtement prendre les doigts dans le pot de confiture tout simplement parce qu'ils ne sont pas très doués en informatique et qu'ils ont oublié qu'en cliquant sur le document on pouvait tracer ses origines. C'est le bimensuel "Faits et Documents" n° 362 publié le 15 Septembre 2013 qui rapporte le fait. Ce bimensuel n’a jamais été condamné pour diffamation ou fausse nouvelle. Cette manière de faire montre à quel point ce type de manipulateurs considère les électeurs français. Rédigé par un conseiller en communication, ce document est donc un document bidon visant à façonner une opinion publique souvent trop crédule.
Notons à ce propos que les médias français (Mediapart en tête) si attentifs aux dérapages du pouvoir politique par rapport aux règles élémentaires de démocratie sont d’un silence de plomb sur ce cas d’école dont la France se serait bien passée. Mais la qualité de nos médias est désormais récurrente sur certains dossiers. Cette vidéo qui est sans doute trop violente pour être montrée aux âmes sensibles relate un crime contre l’humanité. Par faute d’une couverture médiatique qu’il est illusoire d’espérer, on attend les commentaires humanistes du Président de la République sur le sujet.