Les signaux faibles ne cessent de s’accumuler sur le déficit informationnel du gouvernement. Contrairement à l’attente de ses auteurs, le choix de la Femen comme effigie de la République est plus qu’une maladresse mais une erreur de communication en termes de stratégie politique. La majorité gouvernementale est très affaiblie par les scores du Président et du Premier Ministre dans les sondages d’opinion. Lorsqu’un pouvoir manque à ce point de légitimité, il est fortement déconseillé d’adopter une attitude assimilée à du sectarisme politique. Le choix de la Femen en est un dans la mesure où ce type de militantisme fond sur la provocation est loin de faire l’unanimité dans la représentation de la lutte pour une cause humaniste. La reconquête de la gauche ou du moins les messages opportunistes destinées à calmer ses ardeurs revendicatives est loin d’être gagnée par ce type de manœuvre. Le message antimilitariste du compagnon de Cécile Duflot dans son refus d’assister au 14 juillet en est un cinglant démenti. Il s’ajoute au refus des représentants verts du Conseil de Paris d’accorder un espace en hommage aux militaires français tombés en Afghanistan. Rappelons à ce propos que les verts argumentent leur refus par ce type d’argumentation de Sylvain Garrel « Je rappelle simplement qu’il y a effectivement eu 88 soldats français qui sont morts en Afghanistan. C’est bien triste pour eux et leurs familles mais qu’il y a eu aussi 120.000 civils afghans morts depuis que nous avons déclenché la guerre en Afghanistan ». Le Président du groupe Europe Ecologie / Les Verts et apparentés, Sylvain Garrel, flirte avec le révisionnisme en omettant les crimes contre l’humanité commis par les Talibans contre la population afghane avant l’intervention occidentale et surtout en ne comptabilisant pas le nombre très important de civils afghans tués par les Talibans dans le cadre de cette guerre. Ces prises de position « clivantes » ne renforcent pas la légitimité du pouvoir actuel et accentuent au contraire les contradictions liées à la perception des messages présidentiels.