Les suites du scandale de l’espionnage américain sur Internet

Suite à l'affaire PRISM déclenchée par les révélations publiques d'Edward Snowden, l’ancien de la National Security Agency, une coalition internationale d'organisations de la société civile a publié, le 14 juin 2013, une Lettre au Congrès des États-Unis au sujet des pratiques de surveillance des communications. De leur côté, les ONG américaines interpellent Congrès des Etats-Unis sur la protection des droits informationnels des citoyens américains notamment en « adopter une réforme de ce Congrès de l'article 215 de la USA PATRIOT Act, le privilège du secret d'Etat, et la loi FISA Amendments pour bien faire comprendre que la surveillance générale de l'activité Internet et relevés de téléphone d'une personne résidant aux États-Unis est interdite par la loi et que les violations pourront être revus à la procédure contradictoire devant un tribunal public ».
Les ONG américaines souhaitent aussi la création d’un comité spécial pour enquêter, signaler, et de révéler au public l'étendue de cette espionnage domestique. Elles exigent aussi que des sanctions soient prises contre les fonctionnaires jugés responsables de cette surveillance inconstitutionnelle.
De son, côté, le Conseil de l’Europe a rappelé des postions de principe dans une langue de bois désormais classique. L’influence diplomatique que les Etats-Unis exercent sur l’ensemble des membres de l’UE a suffisamment de poids pour calmer toute velléité de résistance. Et ce ne sont pas les dernières révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage de la réunion du G20 à Londres qui vont changer quelque chose à cet état de fait. L’agence britannique de renseignement, le Government Communications Headquarters (GCHQ) a eu accès aux communications Internet et téléphoniques des participants du G20 qui s'est tenu à Londres en avril et septembre 2009. Le GCHQ est l’équivalent de la NSA américaine avec qui elle travaille étroitement avec elle.
Les protestations les plus incisives en Europe émanent des médias allemands qui n’hésitent pas à employer des formules chocs comme le magazine Der Spiegel qui titre : « Obama, notre ami perdu ». Très fortement limitée dans ces capacités de puissance depuis 1945, l’Allemagne fait de la communication indirecte. Pour l’instant, aucune personnalité politique française n’a eu le courage de prendre une posture gaullienne pour se démarquer des États-Unis dans cette affaire.