La contre attaque informationnelle d’Intermarché pour défendre les activités de pêche en eaux profondes
Intermarché « seul distributeur à posséder ses propres bateaux » vient de lancer une vaste campagne de communication dans les médias pour sensibiliser l’opinion à son engagement sur les prix, sur la fraîcheur et la traçabilité des produits et pour « défendre les emplois de la filière pêche » en France métropolitaine. Cette campagne intervient en contre-attaque des nombreuses actions de l’association Bloom menées à l’encontre de la Scapeche, première flotte de pêche en eaux profondes française, créée en 1993 par Intermarché. En France, la première attaque d’envergure sur le sujet vise tous les distributeurs et leurs pêcheries. Cette action commence en 2009 avec le collectif «grands fonds marins » dont font partie Bloom, WWF, la Fondation Nicolas Hulot et Greenpeace. Le collectif dénonce les pratiques ravageuses de la pêche en eaux profondes sur les stocks de poissons et sur l’écosystème et fait pression sur les autorités pour interdire cette pratique. Face à cette attaque, Intermarché, dans la liste des distributeurs visés, rappelle son engagement pour le développement durable, qui s’est traduit en 2006 par la reconnaissance « pêche responsable », décernée par Bureau Veritas, pour sa filiale Scapeche – Comata à l’île de la Réunion et en 2008, pour la Scapeche en France métropolitaine. Bloom recentre alors la problématique posée par la Scapeche, en Atlantique Nord.
La tentative d’encerclement par l’ONU
En septembre 2010, le ministère de l’écologie convoque un groupe de travail dans le cadre du « Grenelle de la Mer» dont les conclusions aboutissent à l’amélioration de la pêche en eaux profondes, sans interdiction. Le collectif « grands fonds marins » publie un nouveau rapport international accablant. L’ONU appelle les Etats à prendre des mesures urgentes pour protéger les écosystèmes. La commission européenne prévoit de publier une proposition de révision de la législation en Europe sur la gestion de la pêche en eaux profondes. Les distributeurs français Auchan, Carrefour, Casino et Leclerc prennent les mesures et retirent de la vente un certain nombre d’espèces profondes. En mai 2011, Bloom dénonce directement Intermarché pour son utilisation abusive du label « pêche responsable ». Le chalutage profond mettrait en danger des espèces de requins classés « en danger d’extinction » malgré le label. Bloom saisit l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et accuse Intermarché de publicité mensongère. Intermarché est épinglé en juin 2012. Dans les échanges, la fiabilité du label « pêche responsable » est contestée par rapport à celle du label Marine Stewardship Council (MSC). Le précédent du cas Intermarché est relayé dans la presse internationale. Les débats font rage entre experts et scientifiques sur l’impact des chalutiers en eaux profondes et sur la qualité des labels et des entités de certification opérantes. L’indépendance du MSC, créée en 1997 par Unilever et WWF, est contestée au Canada pour conflit d'intérêt avec des pêcheries d'Alaska. Et partout sont dénoncés des liens étroits du MSC avec l’industrie agro-alimentaire des pays de l’Atlantique Nord.
Le bras de fer au niveau de l’Union Européenne
En Europe, le projet de règlement porté par la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki veut progressivement interdire la pêche au chalut dans les eaux profondes de l'Atlantique Nord d'ici 2014. Mais le 30 novembre 2012, une hausse des quotas d’espèces profondes est votée dans l’Union Européenne, sur la base des analyses du conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM). Bloom dénonce le lobbying de l’association nationale des organisations de producteurs sur les décisions de Bruxelles et révèle des conflits d’intérêts de scientifiques intervenant directement pour la Scapeche. Le 15 mars 2013, Bloom récidive et publie une « lettre ouverte » au président de la Scapeche et dénonce l’absence de viabilité économique de la Scapeche sans le recours aux subventions nationales ou européennes. La Scapeche confirme le lendemain dans la presse la conformité de ses activités, réalisées en transparence vis-à-vis des autorités. Le bras de fer continue. Bloom attaque sur l’impact social de l’arrêt des activités de la Scapeche, qui selon l’association serait bien moindre que les premiers chiffres annoncés (dans le cadre notamment d’une étude de PricewaterhouseCoopers commandité par l’agence de développement économique du Pays de Lorient). Bloom suggère un changement de méthode de pêche en eaux profondes, moins néfaste pour l’environnement et génératrice d’emplois.
En avril 2013, le projet de règlement pour déterminer si l’Union Européenne interdira, ou pas, cette pratique de pêche en eaux profondes d’ici deux ans est retardé par les eurodéputés qui réclament au Parlement de nouvelles auditions. Pendant ce temps, Intermarché tient le cap et constitue sa défense auprès de l’opinion.
La tentative d’encerclement par l’ONU
En septembre 2010, le ministère de l’écologie convoque un groupe de travail dans le cadre du « Grenelle de la Mer» dont les conclusions aboutissent à l’amélioration de la pêche en eaux profondes, sans interdiction. Le collectif « grands fonds marins » publie un nouveau rapport international accablant. L’ONU appelle les Etats à prendre des mesures urgentes pour protéger les écosystèmes. La commission européenne prévoit de publier une proposition de révision de la législation en Europe sur la gestion de la pêche en eaux profondes. Les distributeurs français Auchan, Carrefour, Casino et Leclerc prennent les mesures et retirent de la vente un certain nombre d’espèces profondes. En mai 2011, Bloom dénonce directement Intermarché pour son utilisation abusive du label « pêche responsable ». Le chalutage profond mettrait en danger des espèces de requins classés « en danger d’extinction » malgré le label. Bloom saisit l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) et accuse Intermarché de publicité mensongère. Intermarché est épinglé en juin 2012. Dans les échanges, la fiabilité du label « pêche responsable » est contestée par rapport à celle du label Marine Stewardship Council (MSC). Le précédent du cas Intermarché est relayé dans la presse internationale. Les débats font rage entre experts et scientifiques sur l’impact des chalutiers en eaux profondes et sur la qualité des labels et des entités de certification opérantes. L’indépendance du MSC, créée en 1997 par Unilever et WWF, est contestée au Canada pour conflit d'intérêt avec des pêcheries d'Alaska. Et partout sont dénoncés des liens étroits du MSC avec l’industrie agro-alimentaire des pays de l’Atlantique Nord.
Le bras de fer au niveau de l’Union Européenne
En Europe, le projet de règlement porté par la commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki veut progressivement interdire la pêche au chalut dans les eaux profondes de l'Atlantique Nord d'ici 2014. Mais le 30 novembre 2012, une hausse des quotas d’espèces profondes est votée dans l’Union Européenne, sur la base des analyses du conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM). Bloom dénonce le lobbying de l’association nationale des organisations de producteurs sur les décisions de Bruxelles et révèle des conflits d’intérêts de scientifiques intervenant directement pour la Scapeche. Le 15 mars 2013, Bloom récidive et publie une « lettre ouverte » au président de la Scapeche et dénonce l’absence de viabilité économique de la Scapeche sans le recours aux subventions nationales ou européennes. La Scapeche confirme le lendemain dans la presse la conformité de ses activités, réalisées en transparence vis-à-vis des autorités. Le bras de fer continue. Bloom attaque sur l’impact social de l’arrêt des activités de la Scapeche, qui selon l’association serait bien moindre que les premiers chiffres annoncés (dans le cadre notamment d’une étude de PricewaterhouseCoopers commandité par l’agence de développement économique du Pays de Lorient). Bloom suggère un changement de méthode de pêche en eaux profondes, moins néfaste pour l’environnement et génératrice d’emplois.
En avril 2013, le projet de règlement pour déterminer si l’Union Européenne interdira, ou pas, cette pratique de pêche en eaux profondes d’ici deux ans est retardé par les eurodéputés qui réclament au Parlement de nouvelles auditions. Pendant ce temps, Intermarché tient le cap et constitue sa défense auprès de l’opinion.