La polémique sur le contrôle de la sécurité alimentaire

La tromperie sur la viande de cheval, qui a ému l'opinion dans la période récente, est choquante, mais sans vrai danger sanitaire car il s'agit avant tout d'une escroquerie méprisable et répréhensible.
Pendant ce temps persistent ouvertement des pratiques beaucoup plus graves, manifestement illégales et pourtant tolérées...

Le problème des viandes importées irradiées
Les importations de viandes « chilled », prétendument fraîches, en provenance de l'hémisphère austral soulèvent un problème dans la mesure où certaines viandes importées subissent un traitement illicite qui est manifestement toléré et -surtout- délibérément caché aux consommateurs. Pour pouvoir être conservées plus longtemps, transportées économiquement, puis revendues avec profit à l'autre bout du Monde, les viandes incriminées sont soumises à un très fort bombardement de rayons Gamma, dans leur enveloppe plastique étanche.
Les experts déconseillent de passer aux micro-ondes une viande enveloppée par un simple film étirable. A l'échelle industrielle, ce sont des rayonnements terriblement plus importants qui sont utilisés (jusqu'à 10 kGy). Chaque année, des dizaines de milliers de tonnes de gigots pseudo-frais peuvent débarquer directement sur le marché français et des volumes encore plus importants au Royaume-Uni (en rendant évidemment ce pays plus exportateur...). Certes, les produits irradiés ne deviennent pas eux-mêmes radioactifs. Ils subissent toutefois des transformations chimiques suffisamment inquiétantes pour que la France -comme toute l'Union européenne- interdise toujours l'emploi de ce procédé sur les viandes.  En revanche, l'irradiation des viandes « chilled » néo-zélandaises n'a pas encore été officiellement mise en évidence. Vérifier cette allégation serait pourtant facile : l'ionisation provoque en effet l'apparition de radicaux chimiques nouveaux, qui la trahissent. Les méthodes de recherche ont été homologuées, les laboratoires officiels existent...

Une réticence politique au contrôle
Les autorités s'interdisent délibérément tout contrôle. L'explication peut tout simplement être trouvée dans le Journal Officiel du 13/07/1986 qui reproduit les lettres échangées le 9/07/1986 entre Jacques Chirac (alors Premier Ministre de François Mitterrand) et l'Ambassadeur de Nouvelle-Zélande. Ces lettres sont destinées à solder le contentieux international né de la regrettable affaire du « Rainbow Warrior ». A titre de dédommagement, le Gouvernement français s'interdira notamment de porter atteinte aux intérêts néo-zélandais dans le commerce de la viande ovine, avec une référence explicite aux possibilités offertes par les nouvelles technologies. Par la suite, ce renoncement a été aggravé par les engagements souscrits devant l'Organisation Mondiale du Commerce et -finalement- la France et l'Union européenne ont carrément délégué, de façon permanente, tous les pouvoirs de contrôle au pays exportateur .  S’ajoute à ce problème de déficience du contrôle le scandaleux laxisme au niveau des pratiques de « remballe » qui sont théoriquement interdites. Dans les petits ateliers annexés aux magasins de grande surface, l'enveloppe initiale est tranquillement remplacée par un petit film transparent, avec le minimum d'informations. Il subsiste certes l'indication du pays de provenance, mais plus rien n'indique qu'il s'agit d'une pièce reconditionnée. L'acheteur n'est aucunement mis en garde sur la fragilité du produit, susceptible d'évoluer très rapidement et, bien-sûr, ont été supprimées toutes les indications qui existaient sur l'emballage initial. Concernant la viande ovine, il n'existe toujours pas obligation d'indiquer le pays de provenance. Notons à ce propos que la période pascale a été marquée par la multiplication de promotions de gigots frais néo-zélandais ou australiens dans les grandes surfaces françaises. Alors qu'on n'a jamais autant parlé de qualité, de traçabilité, de transparence, d'information des consommateurs, il revient à chaque citoyen de se faire une opinion sur l'affaire des viandes « chilled » de l'hémisphère austral.

Chacun peut consulter sur Internet l'exposé complet du problème en se référant au « blog de Bernard Garrigues » (revenonsanosmoutons.over-blog.com).