Comment TESCO transforme positivement une faille informationnelle

Le 16 janvier 2013, la FSA Irlandaise annonce avoir retrouvé dans des burgers distribués par TESCO (1ère chaine de supermarchés au Royaume-Uni, et 3ème mondiale) des traces d’ADN de cheval, à hauteur de 29% de la composition du produit pour certains, ainsi que de très faibles proportions de porc. Ce qui aurait pu arrêter le renouvellement engagé par le nouveau CEO de TESCO (Philip Clarke) depuis 2011 va en fait se révéler pour le distributeur une opération de communication réussie auprès du peuple britannique et des producteurs locaux, comme en atteste la croissance de plus de 8.5% de son cours de bourse sur la même période.

Une affaire sociétale qui devient très politique le jour même
Le cheval, considéré comme un des meilleurs amis de l’homme à l’instar du chien ou du chat, est consommé de manière confidentielle dans ce pays qui se rappelle néanmoins que nombre de leurs parents ou grands-parents l’ont faits, faute d’autres viandes lors de la 2ème guerre mondiale alors que sa consommation avait presque disparu au milieu du 19ème siècle. La presse d’outre-manche s’empare de cette affaire et en fait immédiatement ses gros titres, cherchant les responsables de ces erreurs. Le jour même, l’affaire TESCO va résonner sur la scène politique, suite à une intervention « musclée » du 1er ministre britannique (Mr Cameron) qui trouve cette situation « inacceptable » et qui ordonne à la FSA de faire une vague de tests sans précédent, qui révèlera début mars d’autres cas chez le même distributeur mais aussi chez d’autres chaines de supermarchés. Depuis la pression n’est pas retombé de ce côté-là, comme lors des questions posées au parlement lors de diverses séances en Février où M Cameron a réaffirmé son fort intérêt pour cette affaire et sa volonté d’engager les poursuites judiciaires nécessaires.

De la maitrise de sa communication
Du côté de TESCO, le groupe présente à ses clients ses profondes excuses dès le 15 janvier, en cumulant communiqués sur ses sites, et encarts pleine page dans les principaux journaux  puis s’engage le lendemain à rembourser tous ces clients qui viendraient avec les emballages incriminés. Le 30 du même mois, la société représente ses excuses, accepte à 100% la responsabilité de ces évènements, tenant compte de l’impact sociétal fort qui s’est développé et est reflété sur les réseaux sociaux qui pullulent de blagues autours de ce thème. Elle va alors lancer une deuxième phase de communication, en prenant à son compte un ensemble important de tests ADN et communique très largement sur les résultats obtenus via un site internet lancé à cet effet. Le 11 février, les analyses montrent des traces d’ADN de cheval dans des produits FINDUS, fabriqué par COMIGEL qui ne respectent pas les demandes de TESCO, confirmant le positionnement que TESCO a pris comme protecteur des droits des consommateurs britanniques.

A la place de défenseur de l’agriculture anglaise
Dernier acte en date, Philip Clarke oriente son groupe à rencontrer les éleveurs locaux et intervient au derniers congrès du National Farmers Union du 27 février 2013. Il se présente comme un défenseur des chaines d’approvisionnement courtes pour réduire les risques, et expose sa volonté de travailler en partenariat avec les producteurs en proposant des contrats d’achat de 2 ans minimum pour les aider à se développer. L’ultime pierre de ce plan vient de cette organisation qui termine son communiqué du 8 mars 2013 par sa volonté d’aider TESCO dans son projet…