Deux évènements récents indiquent que les États-Unis affichent de plus en plus ouvertement un nationalisme économique qui pénalise les concurrents européens et asiatiques.
En janvier 2013, Boeing a connu une crise majeure concernant son dernier bijou technologique le 787, ou plus connu sous le nom de code Dreamliner. Fêlure de fenêtres de cockpit, système de freinage en panne, fuites de carburant. Plus de six pannes graves en une semaine. L’incident le plus grave : départ de feu sur l’une des batteries d’un appareil de Japan Airline qui entraîne l'atterrissage d'urgence d'un vol intérieur japonais le 16 janvier. Ces déboires à répétition posent la question de la certification de l'appareil elle-même, pourtant vantée par le constructeur comme la plus rigoureuse jamais accordée par la Federal Aviation Administration (FAA). La Federal Aviation Administration (FAA) est l’agence gouvernementale chargée des règlementations et des contrôles concernant l'aviation civile aux États-Unis. Elle est la seule habilitée à certifier les nouveaux avions, les équipements et les formations des pilotes de l'aviation civile. Son rôle principal est donc de veiller à ce que la sécurité des passagers soit maximale et que les avions soient fiables. Il a fallu pourtant attendre toute une série d’incidents graves et la décision des deux plus gros clients du Dreamliner, All Nippon Airline et Japan Airline, de clouer leur flotte de 787, pour que la FAA décide enfin d’interdire le vol à cet appareil et de lancer une enquête.
Rappelons pour mémoire que dans les années 60, il n’a fallu qu’un seul accident sur le Concorde pour que la FAA le clou au sol et interdise ses vols dans l’espace aérien américain, sans même attendre les résultats de l’enquête. Bien qu’autorisé à voler de nouveau, le Concorde ne s’en remettra jamais. La FAA lui aura littéralement coupé les ailes.
L’agence américaine fait la démonstration d’une inégalité dans le traitement des dossiers : d’un côté, un avion européen est cloué au sol pour un seul accident, et de l’autre, on attend près de trois semaines pour interdire le vol à un avion américain qui a connu une longue série d’avaries toutes plus graves les unes que les autres. En agissant ainsi, la FAA démontre un esprit partisan où transparaissent les luttes d’influence pour le contrôle du marché mondial de l’aéronautique. L'éditorial de cette semaine d’Air & Cosmos souligne un autre aspect du nationalisme américain dans l’aéronautique. En effet, la réglementation ITAR (qui nécessite l'accord d'un organisme américain pour la réexportation des composants sensibles fabriqués aux US) pourrait devenir rétroactive. Il s’agit là d’une véritable Une bombe notamment pour les industriels européens de l'aéronautique et de la défense (qui vont, peut être, prendre conscience de l'indépendance nécessaire dans le domaine des filières de composants au niveau européen). En effet, si les Européens achètent des stocks de composants, du jour au lendemain, les États-Unis pourraient décider qu'ils ne sont plus exportables et donc bloquer la commercialisation des équipements intégrant des composants d’origine américaine.
En janvier 2013, Boeing a connu une crise majeure concernant son dernier bijou technologique le 787, ou plus connu sous le nom de code Dreamliner. Fêlure de fenêtres de cockpit, système de freinage en panne, fuites de carburant. Plus de six pannes graves en une semaine. L’incident le plus grave : départ de feu sur l’une des batteries d’un appareil de Japan Airline qui entraîne l'atterrissage d'urgence d'un vol intérieur japonais le 16 janvier. Ces déboires à répétition posent la question de la certification de l'appareil elle-même, pourtant vantée par le constructeur comme la plus rigoureuse jamais accordée par la Federal Aviation Administration (FAA). La Federal Aviation Administration (FAA) est l’agence gouvernementale chargée des règlementations et des contrôles concernant l'aviation civile aux États-Unis. Elle est la seule habilitée à certifier les nouveaux avions, les équipements et les formations des pilotes de l'aviation civile. Son rôle principal est donc de veiller à ce que la sécurité des passagers soit maximale et que les avions soient fiables. Il a fallu pourtant attendre toute une série d’incidents graves et la décision des deux plus gros clients du Dreamliner, All Nippon Airline et Japan Airline, de clouer leur flotte de 787, pour que la FAA décide enfin d’interdire le vol à cet appareil et de lancer une enquête.
Rappelons pour mémoire que dans les années 60, il n’a fallu qu’un seul accident sur le Concorde pour que la FAA le clou au sol et interdise ses vols dans l’espace aérien américain, sans même attendre les résultats de l’enquête. Bien qu’autorisé à voler de nouveau, le Concorde ne s’en remettra jamais. La FAA lui aura littéralement coupé les ailes.
L’agence américaine fait la démonstration d’une inégalité dans le traitement des dossiers : d’un côté, un avion européen est cloué au sol pour un seul accident, et de l’autre, on attend près de trois semaines pour interdire le vol à un avion américain qui a connu une longue série d’avaries toutes plus graves les unes que les autres. En agissant ainsi, la FAA démontre un esprit partisan où transparaissent les luttes d’influence pour le contrôle du marché mondial de l’aéronautique. L'éditorial de cette semaine d’Air & Cosmos souligne un autre aspect du nationalisme américain dans l’aéronautique. En effet, la réglementation ITAR (qui nécessite l'accord d'un organisme américain pour la réexportation des composants sensibles fabriqués aux US) pourrait devenir rétroactive. Il s’agit là d’une véritable Une bombe notamment pour les industriels européens de l'aéronautique et de la défense (qui vont, peut être, prendre conscience de l'indépendance nécessaire dans le domaine des filières de composants au niveau européen). En effet, si les Européens achètent des stocks de composants, du jour au lendemain, les États-Unis pourraient décider qu'ils ne sont plus exportables et donc bloquer la commercialisation des équipements intégrant des composants d’origine américaine.