Avec moins de 140 caractères et en l’espace de quelques minutes, un faux tweet a fait chuter de 25% le cours de bourse d’une entreprise. Cette dernière semble être la victime de l’attaque informationnelle mais est-elle véritablement la cible visée ?
Le procédé de l’attaque est simple. Le compte twitter à l’origine du canular a grossièrement plagié le compte de l’institut de recherche américain Muddy Waters : une photo de profil identique, Conrad Block pour Carson Block (fondateur de l’institut Muddy Waters) et Mudd1waters pour Muddy Waters. Le faux compte aujourd’hui à son actif 9 tweets, 18 abonnements et 27 abonnés.
Les premiers médias relayant l’information s’attardèrent essentiellement sur l’ampleur qu’a pu avoir un tweet ne possédant qu’un nombre très limité de followers. Cependant,que ce soit sur un compte précis ou sur un sujet particulier sur le réseau social, une veille sur twitter s’opère facilement à l’aide d’outils simples et gratuits. Nul n’est besoin d’avoir un compte twitter et donc par conséquent de gonfler le nombre d’abonnés au compte. Par ailleurs, l’arnaque ayant été rapidement découverte car très facilement repérable, le cours de l’action a retrouvé sa valeur initiale. Finalement, il est en fait pertinent de se demander quelles ont été les victimes de cette attaque et quel était véritablement l’effet final recherché. Plusieurs hypothèses s’offrent à nous.
Hypothèse de cible n°1 : le million de dollars
Après s’être étonné de l’impact possible d’un compte twitter « invisible », l’intérêt des médias s’est attardé sur la plus value possible suite à cette manipulation du cours de l’action. Le volume d’actions échangé à la suite du tweet dépassa la moitié du volume quotidien habituel pour ce titre, soit 300 000 actions. Sachant que le cours de l’action allait revenir à sa valeur initiale aux vues du peu de crédibilité du tweet, un achat d’actions à son cours le plus bas, quelques minutes après la publication du tweet, était la garantie d’empocher une forte plus-value. Passant de 8,87 à 12 dollars, le pactole s’élève à presqu’un million de dollars.
Hypothèse de cible n°2 : l’automatisme des marchés financiers et le rôle joué par les instituts de recherche
La prise en compte de la réalité des marchés et de l’automatisation des transactions détruit notre première hypothèse. Les 25% de chute et le volume impressionnant d’échanges proviennent en réalité de l’utilisation d’ordres à seuil de déclenchement, un programme qui permet de vendre automatiquement une action si elle passe en dessous d’un certain seuil. Le tweet a en fait été l’élément déclencheur. Il a suffit qu’un actionnaire s’affole pour que le premier domino tombe et entraine avec lui une succession d’opérations de ventes.De plus, le choix de Muddy Waters n’est pas innocent. La firme américaine est connue pour son agressivité comme l’a prouvé l’affaire « Olam » et son rôle de leader d’opinion sur le marché de l’information financière n’est plus à démontrer. Le scénario prend donc tout son sens.
La réalité des mécanismes des marchés infirme donc l’hypothèse relayée dans la plupart des médias : une plus-value significative ou encore un échange d’actions ayant pour but une modification de la structure de l’actionnariat de l’entreprise. En revanche, s’ils existent encore des individus pour croire à la fable sur laquelle repose l’efficience des marchés, stipulant que l’information est accessible à tous, cette attaque informationnelle, que l’on pourrait qualifier de « terrorisme informationnel » par la panique qu’elle déclenche dans le système, devrait leur prouver l’incohérence du système en question et sa fragilité.
Le procédé de l’attaque est simple. Le compte twitter à l’origine du canular a grossièrement plagié le compte de l’institut de recherche américain Muddy Waters : une photo de profil identique, Conrad Block pour Carson Block (fondateur de l’institut Muddy Waters) et Mudd1waters pour Muddy Waters. Le faux compte aujourd’hui à son actif 9 tweets, 18 abonnements et 27 abonnés.
Les premiers médias relayant l’information s’attardèrent essentiellement sur l’ampleur qu’a pu avoir un tweet ne possédant qu’un nombre très limité de followers. Cependant,que ce soit sur un compte précis ou sur un sujet particulier sur le réseau social, une veille sur twitter s’opère facilement à l’aide d’outils simples et gratuits. Nul n’est besoin d’avoir un compte twitter et donc par conséquent de gonfler le nombre d’abonnés au compte. Par ailleurs, l’arnaque ayant été rapidement découverte car très facilement repérable, le cours de l’action a retrouvé sa valeur initiale. Finalement, il est en fait pertinent de se demander quelles ont été les victimes de cette attaque et quel était véritablement l’effet final recherché. Plusieurs hypothèses s’offrent à nous.
Hypothèse de cible n°1 : le million de dollars
Après s’être étonné de l’impact possible d’un compte twitter « invisible », l’intérêt des médias s’est attardé sur la plus value possible suite à cette manipulation du cours de l’action. Le volume d’actions échangé à la suite du tweet dépassa la moitié du volume quotidien habituel pour ce titre, soit 300 000 actions. Sachant que le cours de l’action allait revenir à sa valeur initiale aux vues du peu de crédibilité du tweet, un achat d’actions à son cours le plus bas, quelques minutes après la publication du tweet, était la garantie d’empocher une forte plus-value. Passant de 8,87 à 12 dollars, le pactole s’élève à presqu’un million de dollars.
Hypothèse de cible n°2 : l’automatisme des marchés financiers et le rôle joué par les instituts de recherche
La prise en compte de la réalité des marchés et de l’automatisation des transactions détruit notre première hypothèse. Les 25% de chute et le volume impressionnant d’échanges proviennent en réalité de l’utilisation d’ordres à seuil de déclenchement, un programme qui permet de vendre automatiquement une action si elle passe en dessous d’un certain seuil. Le tweet a en fait été l’élément déclencheur. Il a suffit qu’un actionnaire s’affole pour que le premier domino tombe et entraine avec lui une succession d’opérations de ventes.De plus, le choix de Muddy Waters n’est pas innocent. La firme américaine est connue pour son agressivité comme l’a prouvé l’affaire « Olam » et son rôle de leader d’opinion sur le marché de l’information financière n’est plus à démontrer. Le scénario prend donc tout son sens.
La réalité des mécanismes des marchés infirme donc l’hypothèse relayée dans la plupart des médias : une plus-value significative ou encore un échange d’actions ayant pour but une modification de la structure de l’actionnariat de l’entreprise. En revanche, s’ils existent encore des individus pour croire à la fable sur laquelle repose l’efficience des marchés, stipulant que l’information est accessible à tous, cette attaque informationnelle, que l’on pourrait qualifier de « terrorisme informationnel » par la panique qu’elle déclenche dans le système, devrait leur prouver l’incohérence du système en question et sa fragilité.