Du 3 au 14 décembre 2012, la CMTI (Conférence Mondiale des Télécommunications Internationales) s’est tenue à Dubaï afin de faire évoluer un règlement sur les télécommunications (établi par l’Union Internationale des Télécommunications)datant de 1988, année où seules 100.000 personnes, majoritairement occidentales, avaient accès à internet. Les négociations se sont terminées sur un échec, 55 pays sur 154 ayant refusé de signé l’accord international. Cet échec, largement passé sous silence dans la presse française, reflète en fait une fracture majeure dans la stratégie de contrôle d’internet.
En effet, jusqu’à présent le contrôle et l’administration d’internet sont effectués par l’ICANN, association américaine de droit californien. Certains états (la Russie, la Chine, l’Iran…) souhaiteraient transférer ces prérogatives à l’Union Internationale des Télécommunications, dépendant de l’ONU, et administré par l’ensemble des nations. Ce transfert, présenté comme un juste rééquilibrage du pouvoir, leur permettrait en fait d’administrer et de redéfinir les conditions du contrôle d’internet : limitation ou blocage d’internet, redéfinition du terme « courrier indésirable », contrôle des paquets IP (et donc des données personnelles)….
Les Européens et les Américains souhaitent laisser le pilotage à l’ICANN afin de conserver leur arsenal national respectif en matière de lutte contre la cybercriminalité et de contrôle…. Mais ce status quo est difficilement tenable sur le long terme, et ce d’autant plus que le nombre d’internautes européens et américains est devenu largement minoritaire au niveau mondial.
Alors que l’Iran et la Chine menacent ouvertement de se déconnecter de l’internet mondial et de développer leur propre réseau internet national, les États-Unis proposent déjà le système « commotion », permettant de créer des mini réseaux privés accessibles par Wi Fi et résistant à la censure (mais fonctionnant sur l’architecture gérée par l’ICANN et administré par Google…). La France, et l’Europe, au milieu du gué, préfèrent laisser les États-Unis contrôler, surveiller et administrer le réseau plutôt que de proposer une alternative concertée. Bien qu’Internet et les télécommunications relèvent d’un domaine éminemment stratégique, ce qu’ont bien compris les pays coercitifs, l’Europe délègue à la superpuissance américaine la gestion du nouvel espace stratégique qu’est la société de l’information. Cette défausse est inquiétante et souligne les limites de l’exercice européen.
En effet, jusqu’à présent le contrôle et l’administration d’internet sont effectués par l’ICANN, association américaine de droit californien. Certains états (la Russie, la Chine, l’Iran…) souhaiteraient transférer ces prérogatives à l’Union Internationale des Télécommunications, dépendant de l’ONU, et administré par l’ensemble des nations. Ce transfert, présenté comme un juste rééquilibrage du pouvoir, leur permettrait en fait d’administrer et de redéfinir les conditions du contrôle d’internet : limitation ou blocage d’internet, redéfinition du terme « courrier indésirable », contrôle des paquets IP (et donc des données personnelles)….
Les Européens et les Américains souhaitent laisser le pilotage à l’ICANN afin de conserver leur arsenal national respectif en matière de lutte contre la cybercriminalité et de contrôle…. Mais ce status quo est difficilement tenable sur le long terme, et ce d’autant plus que le nombre d’internautes européens et américains est devenu largement minoritaire au niveau mondial.
Alors que l’Iran et la Chine menacent ouvertement de se déconnecter de l’internet mondial et de développer leur propre réseau internet national, les États-Unis proposent déjà le système « commotion », permettant de créer des mini réseaux privés accessibles par Wi Fi et résistant à la censure (mais fonctionnant sur l’architecture gérée par l’ICANN et administré par Google…). La France, et l’Europe, au milieu du gué, préfèrent laisser les États-Unis contrôler, surveiller et administrer le réseau plutôt que de proposer une alternative concertée. Bien qu’Internet et les télécommunications relèvent d’un domaine éminemment stratégique, ce qu’ont bien compris les pays coercitifs, l’Europe délègue à la superpuissance américaine la gestion du nouvel espace stratégique qu’est la société de l’information. Cette défausse est inquiétante et souligne les limites de l’exercice européen.