La reprise des activités hors Aerospace de Manoir Industries par le chinois Yantai Taihai est conclue. Ce dossier Taihai a finalement été validée par le Ministère de l’économie et des finances.
Voici quelques clés du dossier :
Pourquoi les actifs de Manoir intéressent-ils la Chine ? Les actifs concernés par l’accord portent sur :
- des pièces pour le nucléaire : dans lequel la Chine a le plus important programme de construction mondial en cours (12 centrales en cours de construction ou d’extension, une trentaine d’autres envisagées) ;
- des éléments de pointe de voies ferrées : or le réseau ferroviaire chinois souffre d’infrastructures de très mauvaise qualité, empêchant d’utiliser une technologie des matériels roulants (rames à grande vitesse notamment) pourtant maîtrisée.
Y a-t-il un risque de transferts de technologie ? La réponse est Oui.
Le groupe Yantai Taihai est une entité parapublique, émanation de la Municipalité de Yantai (1 million d’habitants, Shandong) dont le rôle est d’attirer des investissements étrangers (Manoir lui était associé dans une usine sur place depuis 2007) - et le cas échéant des transferts de technologies. Ceux-ci auraient dès lors vocation à être disséminés dans l’industrie nationale.
S’abriter derrière un partenaire allemand est-il une bonne idée ?
(Information donnée par Challenges, avec le groupe Vossloh). La réponse est non.
L’Allemagne a accueilli depuis un an une vague d’investissements chinois qui ont abouti à la prise de contrôle d’entreprises allemandes leaders sur leur marché par des groupes chinois. Si la Chine est capable aujourd’hui de fabriquer des trains à grande vitesse, c’est en bonne partie grâce aux transferts de technologies de l’allemand Siemens autour de 2005, alors que le français Alsthom avait fait le choix d’une stratégie défensive sur ce dossier.
Faute d’une stratégie européenne coordonnée, il est souhaitable que les autorités françaises s’impliquent dans ce dossier, mais négocient directement avec la partie chinoise plutôt que via un partenaire allemand qui a consolidé sa relation avec la Chine et en tire tout le profit.
La reprise des activités Ferroviaire et Nucléaire de Manoir Industries par le chinois Yantai
Cette nouvelle peut susciter des inquiétudes légitimes, à cause des transferts de technologies qui motivent la démarche chinoise. L’acquéreur est une des nombreuses entités parapubliques chinoises dont le rôle est de capter des technologies ayant vocation à être disséminées dans l’industrie chinoise.
L’industrie allemande a attiré sur les douze derniers mois plus de 3 milliards d’euros d’investissements chinois, qui sont venus sauver de la faillite plusieurs leaders sur divers créneaux industriels (matériel BTP, équipements automobiles, électronique, sidérurgie de spécialité). Se priver des financements chinois reviendrait dès lors à affaiblir un peu plus l’industrie française face à une industrie allemande qui profite de leur apport.
Dans un contexte européen marqué par le manque de financements, les investisseurs chinois, qui opèrent dans le cadre d’une stratégie de montée en gamme de leur industrie nationale, apparaissent pour l’instant parmi les seuls susceptibles d’apporter des moyens pour pérenniser des activités industrielles en Europe. Mais cet apport ne peut être constructif que si nous nous donnons les moyens de ne pas nous faire « vampiriser ».
Jean-François Dufour / DCA Chine-Analyse
Voici quelques clés du dossier :
Pourquoi les actifs de Manoir intéressent-ils la Chine ? Les actifs concernés par l’accord portent sur :
- des pièces pour le nucléaire : dans lequel la Chine a le plus important programme de construction mondial en cours (12 centrales en cours de construction ou d’extension, une trentaine d’autres envisagées) ;
- des éléments de pointe de voies ferrées : or le réseau ferroviaire chinois souffre d’infrastructures de très mauvaise qualité, empêchant d’utiliser une technologie des matériels roulants (rames à grande vitesse notamment) pourtant maîtrisée.
Y a-t-il un risque de transferts de technologie ? La réponse est Oui.
Le groupe Yantai Taihai est une entité parapublique, émanation de la Municipalité de Yantai (1 million d’habitants, Shandong) dont le rôle est d’attirer des investissements étrangers (Manoir lui était associé dans une usine sur place depuis 2007) - et le cas échéant des transferts de technologies. Ceux-ci auraient dès lors vocation à être disséminés dans l’industrie nationale.
S’abriter derrière un partenaire allemand est-il une bonne idée ?
(Information donnée par Challenges, avec le groupe Vossloh). La réponse est non.
L’Allemagne a accueilli depuis un an une vague d’investissements chinois qui ont abouti à la prise de contrôle d’entreprises allemandes leaders sur leur marché par des groupes chinois. Si la Chine est capable aujourd’hui de fabriquer des trains à grande vitesse, c’est en bonne partie grâce aux transferts de technologies de l’allemand Siemens autour de 2005, alors que le français Alsthom avait fait le choix d’une stratégie défensive sur ce dossier.
Faute d’une stratégie européenne coordonnée, il est souhaitable que les autorités françaises s’impliquent dans ce dossier, mais négocient directement avec la partie chinoise plutôt que via un partenaire allemand qui a consolidé sa relation avec la Chine et en tire tout le profit.
La reprise des activités Ferroviaire et Nucléaire de Manoir Industries par le chinois Yantai
Cette nouvelle peut susciter des inquiétudes légitimes, à cause des transferts de technologies qui motivent la démarche chinoise. L’acquéreur est une des nombreuses entités parapubliques chinoises dont le rôle est de capter des technologies ayant vocation à être disséminées dans l’industrie chinoise.
L’industrie allemande a attiré sur les douze derniers mois plus de 3 milliards d’euros d’investissements chinois, qui sont venus sauver de la faillite plusieurs leaders sur divers créneaux industriels (matériel BTP, équipements automobiles, électronique, sidérurgie de spécialité). Se priver des financements chinois reviendrait dès lors à affaiblir un peu plus l’industrie française face à une industrie allemande qui profite de leur apport.
Dans un contexte européen marqué par le manque de financements, les investisseurs chinois, qui opèrent dans le cadre d’une stratégie de montée en gamme de leur industrie nationale, apparaissent pour l’instant parmi les seuls susceptibles d’apporter des moyens pour pérenniser des activités industrielles en Europe. Mais cet apport ne peut être constructif que si nous nous donnons les moyens de ne pas nous faire « vampiriser ».
Jean-François Dufour / DCA Chine-Analyse