L’impérialisme marchand de Google

Les manœuvres d’occupation du terrain par la connaissance menées notamment par Google commencent à susciter l’inquiétude. C’est le sens que l’on peut donner à la rencontre entre le Pdg de la SNCF, Guillaume Pepy, accompagné par le directeur général de son agence de voyages en ligne Voyages-sncf.com, et le PDG du groupe Voyageurs du Monde avec Fleur Pellerin, ministre de l'Economie numérique. Leur démarche conjointe vise à alerter le gouvernement sur la menace monopolistique que représente l’offre de Google dans le domaine du e commerce orienté vers l’hôtellerie et l’organisation des voyages. Google détient plus de 90% du marché de la consultation Internet en France et étend son activité par des nouveaux services comme le comparateur d'offres aériennes, Google Flights ainsi que Google Hotel Finder, son équivalent dans l'hôtellerie.
Google n’est pas une association caritative qui va donner l’accès à l’ensemble des prestataires sur un pied d’égalité. La gratuité d’accès aux internautes masque une approche commerciale très ciblée qui vise à placer la firme américaine comme le point de passage obligé pour se faire connaître et faire du business par l’intermédiaire du Net.
Cette volonté de domination sur l'ensemble de la chaîne de valeur constitue un risque pour une partie de l’activité économique touristique dans notre pays comme dans l’Union Européenne. Notons au passage que la firme Apple cherche à se positionner sur la captation de ce type de marché à partir de la technologie de son système fermé iTravel.
En sanctionnant Google et sa filiale française par 500.000 euros de dommages et intérêts à verser à l'entreprise de cartographie française Bottin ainsi qu'à 15.000 euros d'amende, le tribunal de commerce de Paris a dénoncé la concurrence déloyale de la firme américaine pour abus de position dominante par le biais de son service Google Maps qui nuit aux services gratuits aux entreprises.