Les « contradictions » des Etats-Unis sur la Syrie

L’émission La rumeur du Monde du 1er septembre portait sur la Syrie. Pour parler de ce sujet, Jean-Marie Colombani avait convié deux invités le journaliste Daniel Vernet et Bernard Henri Lévy. Cette émission fut une nouvelle fois un exercice de haute voltige sur le débat autour d’une intervention militaire en Syrie. L’article de Daniel Vernet publié sur Slate.fr le 22 août 2012 reprend point par point les limites diplomatiques et militaires d’une intervention occidentale. Face à Daniel Vernet, journaliste assez consensuel par rapport à la Pax Américana, Bernard Henri Lévy n’a pu que valider la démonstration tout en renouvelant de manière autiste ses appels à une intervention en arguant du fait qu’ilo était impossible de ne pas tenir compte des dizaines de milliers de morts causés par la répression menée par les milices et le troupes de Bachar el-Assad. Cette émission n’a hélas pas fait référence au débat qui affecte le haut commandement militaire américain. Le site dedefensa a rendu compte le 31 août dernier des états d’âme du général Dempsey qui est le président du comité des chefs d’état-major des forces armées américaines.
Au cours d’un déplacement au Royaume-Uni, Dempsey a fait des déclarations à des journalistes en insistant lourdement sur les risques d’une intervention militaire occidentale en Syrie et souligne à ce propos que les forces américaines et celles de l’OTAN ne sont pas prêtes. Il est rare que des officiels militaires américains tiennent des propos aussi abrupts et qui peuvent apparaître comme étant décalés par rapport à la position du Président Obama. Mais certains sites tels que DEBKAFiles estiment que le général Dempsey agit sous la conduite de la Maison Blanche pour que les Etats-Unis aient plus de marge de manœuvre par rapport à Israël qui cherche à tout prix à mener une opération aérienne contre les installations nucléaires de l’Iran.