La nécessité de réactualiser les connaissances sur les techniques de propagande noire
La publication le site Cryptome en juillet 2012 des techniques secrètes pour contrôler les forums et l’opinion publique n’a rien de très original. Les méthodes développées par le FBI à l’époque de la guerre du Vietnam notamment dans les opérations dénommées Cointelpro sont aujourd’hui un peu dépassées par les phénomènes technologiques et sociétaux générés par la société de l’information. Ces traqueurs de méthodes de surveillance et de manipulation des services étatiques présentent toujours la même lacune : l’incapacité à resituer le contexte historique, géopolitique et culturel dans lequel s’effectue ce type d’opérations. Les méthodes varient selon la nature des régimes politiques. Cette approche purement technique appauvrit très fortement la lecture des évènements et l’interprétation qui peut être faîte des évolutions dans les pratiques ainsi que leurs répercussions calculées ou imprévisibles comme l’a démontré dernièrement le faux compte twitter d’un Ministre russe qui a provoqué une hausse du prix des carburants par l’annonce de la fausse mort de Bachar El Hassad. Les derniers évènements en Tunisie, Égypte, Libye et Syrie démontrent que les 25 règles de la désinformation énumérées sur ce site font penser à des temps anciens. L’utilisation des acteurs de la société civile, les constructions d’image, les faux débats sur la démocratie sont aujourd’hui les pierres angulaires des manœuvres souterraines des puissances qui opèrent sur le terrain. L’analyse détaillée des contenus des dernières guerres de l’information (propagande et contrepropagande diffusée de manière indirecte par des acteurs qui se présentent comme les victimes d’un système ou d’un régime) souligne des techniques répétitives qui atténuent fortement la discrétion des manœuvres des services américains pour ne citer qu’elles.