Les signaux d’alerte se multiplient sur les pratiques de contrefaçon par des entreprises chinoises. Trois témoignages récents confirment cette tendance. Dans l’industrie des logiciels, des PME fabricantes d’outils logiciels sont de plus en plus touchées par les actes de contrefaçon d’entreprises chinoises. Le marché de la chaussure est fortement touché par le phénomène. Les marques françaises achètent des chaussures chinoises qui sont vendues à des prix ultra compétitifs parce que les usines chinoises n’achètent pas de licences de logiciels et les piratent systématiquement, ce qui réduit considérablement leurs coûts d’investissement. La contrefaçon ne concerne pas seulement les marchés de grande consommation. Les sous-traitants de l’industrie nucléaire française souffrent aussi des pratiques de contrefaçon. Au Niger, des ouvriers d’un chantier local chinois ont quémandé un jour quelques boulons en dépannage. Quelques mois plus tard, la PME française qui fournissait Areva a vu sa courbe de vente décroître dangereusement. Ses dirigeants ont mené une enquête et ont découvert qu’Areva achetait des boulons à une autre firme qui vendait des boulons comparables aux siens mais de moins bonne qualité. Ils ont donc averti Areva. Pour préserver leur marché, ils doivent recourir à des astuces comme peindre leurs boulons d’une certaine couleur et changer régulièrement le code couleur. Dans l’industrie du vin, les Chinois n’hésitent pas à contrefaire du vin de Bordeaux de très bonne qualité en le mélangeant à du vin de basse qualité. Ils revendent ensuite les bouteilles en prétendant que ce vin est un produit de marque. La législation chinoise actuelle permet ce genre de manipulation commerciale. Ils créent ainsi sur le marché du vin chinois une artificielle bourse de vins de grand cru.