Les milieux financiers visés par le mouvement des « indignés »

Vendredi 14 octobre, des étudiants italiens participant à la manifestation internationale des indignés ont pris d'assaut le bureau local de Goldman Sachs à Milan. Les étudiants ont réussi à pénétrer dans le hall de l'immeuble de Goldman Sachs au cœur du quartier financier de Milan et ont couvert les murs de graffitis hostiles aux banques et aux institutions financières. Cette action commando s’inscrivait dans le cadre de la protestation internationale contre les inégalités financières prévues pour le week-end. D’autres groupes de manifestants s’en sont pris au siège d'UniCredit à Milan.  Selon l’Agence France presse, le mouvement des "indignés" contre la crise et la finance mondiale, qui a pris samedi une dimension planétaire avec des dizaines de milliers de manifestants à travers le monde, se prolongeait dimanche au moins en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
Ces actions de protestation font suite à l'occupation récente de Wall Street à New York par des manifestants indignés américains. Le mouvement Occupy Wall Street prend exemple sur les opérations subversives de fixation d’un thème de propagande à partir d’un lieu symbolique. L’objectif est d’occuper le terrain de manière illimitée dans le temps afin de créer une résonance parasitaire dans les médias.
Notons à ce propos que des milliers de personnes ont également manifesté samedi à Washington et à New York, où plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées par la police. Ce type de manifestation à caractère social n’est pas courant aux Etats-Unis. Les dernières manifestations similaires remontent aux évènements antimondialistes de Seattle en 1999. Mais l’originalité du mouvement anti Wall Street est la manière dont le débat est récupéré par le parti démocrate américain et le relai des réseaux sociaux qui lui donne une visibilité nouvelle dans la société de l’information. A la Chambre des représentants, où les démocrates sont minoritaires, la commission de campagne démocrate a appelé sur son site internet et par Twitter à récolter 100 000 signatures en faveur d'"Occupons Wall Street".