La campagne électorale est lancée mais le vide stratégique demeure. A chaque question posée sur la relance de l’économie et les solutions apportées par les candidats, les réponses sont toujours les mêmes : nouveaux impôts, création d’emplois subventionnés ou embauche massive d’enseignants. Les sujets ne manquent pas. Le patron de DCNS rappelait dernièrement lors d’une rencontre organisée par le club ESSEC Défense que la France avait le deuxième domaine maritime du monde et qu’il représentait un potentiel économique important. Dans ce domaine, les entreprises positionnées sont encore trop peu nombreuses, manquent de fonds, et agissent encore trop souvent en ordre dispersé. L’exploitation des fonds marins est un enjeu qui implique une stratégie impulsée par le politique. Il en est de même pour des technologies prometteuses comme le drone, qui, rappelons-le, est un enjeu aux multiples applications civiles et militaires. Les entreprises Thalès, EADS ou Dassault ont démontré leur incapacité à constituer une task force pour relever ce défi industriel dans le périmètre français et européen. C’est au politique d’assurer cette mission d’intérêt national. Face à ce type de projet d’avenir créateur d’emplois et d’activité, les politiques nationaux et locaux ont un rôle déterminant à jouer pour rassembler les forces et les mettre en ordre de marche. La liste est plus longue qu’on le croit et leurs discours ou leurs programmes débitent quotidiennement un flot de banalités. François Bayrou veut produire sur le sol français. Beau programme mais sans recettes, sans vision, sans propositions en prise avec ces type de chantiers qui lui tendent la main.
Les projets sur les villes intelligentes, les industries de proximité ou les champs de connaissance à créer sur le Internet nécessitent un regroupement et une coordination des acteurs les plus dynamiques et les plus compétitifs. Par exemple, Google est une solution très pauvre pour trouver de la connaissance. Tous les étudiants français et pas qu’eux en font le constat. Mais on en reste là. Pire, on valide l’existant comme si c’était la réponse évidente. Quand oserons-nous écraser les Américains sur ce terrain de prédilection de notre talent culturel millénaire ?
Au début des années 70, Georges Pompidou a joué un rôle déterminant et on peut le dire militant sur les projets industriels phares de l’époque (avionique, transport, énergie). L’émission diffusée mercredi 21 septembre sur France 3 dans la série Histoire immédiate a retracé de manière très didactique cette implication du politique dans la définition de la stratégie industrielle de la France. A cette époque, le politique savait tenir les commandes d’une politique industrielle et définir des axes stratégiques. Autrement dit, les leaders de l’époque assumaient une prise de risque. Et les entreprises suivaient. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les politiques actuels fuient la prise de risque et les entreprises se focalisent sur les certitudes de leur cœur de métier. La guéguerre des chefs comme celle qui s’étala dans les médias au cours des années 90 entre Gomez, le patron de Thomson et Lagardère, le patron de Matra, restent d’une sinistre actualité. Ces querelles d’egos mal placés ne créent pas d’emplois et encore moins d’usines mais accélèrent leur destruction.
Les politiques actuels sont incapables de s’inspirer du mode d’implication du chef de l’Etat dans la conduite d’une politique industrielle comme ce fut le cas sous de Gaulle et Pompidou. Ils sont incapables de discerner les frontières entre les politiques de puissance, les logiques de marché et les dynamiques territoriales. Ils avancent au coup par coup, au gré du vent de leur clientélisme et des baronnies des grandes écoles, sans vision et sans souci de s’extraire des forces paralysantes de ces élites en place dont le principal souci est la préservation de leurs privilèges.
Lorsqu’ils croisent la réalité, les politiques sont incapables d’en apprécier le potentiel et la manière dont ils pourraient l’utiliser. Lors d’une visite chez Chèque Déjeuner (première coopérative ouvrière à se déployer à l’international), François Hollande ne saisit pas qu’il avait sous les yeux un élément très actif et opérationnel de la dynamique économique issue de l’idéologie de la gauche. Combien de divisions répétait Staline ? Encore faut-il savoir qu’elles existent.
Un avatar parmi d’autres, à droite, François Fillon vient de sortir une circulaire sur l’intelligence économique. C’est bien, mais pour quoi faire ? Le site d’Olivier Buquen, délégué interministériel à l’intelligence économique est encore en construction depuis deux ans. Il faut laisser du temps au temps disait Mitterrand. En voilà un qui applique le conseil avec un zèle inégalé. Que dire de plus devant un tel paysage d’autosatisfaction, d’inertie et de mépris des autres ? Que le chiffon rouge Marine Le Pen est une plaisanterie au regard de ce qui nous attend.
Marc L’homme
Les projets sur les villes intelligentes, les industries de proximité ou les champs de connaissance à créer sur le Internet nécessitent un regroupement et une coordination des acteurs les plus dynamiques et les plus compétitifs. Par exemple, Google est une solution très pauvre pour trouver de la connaissance. Tous les étudiants français et pas qu’eux en font le constat. Mais on en reste là. Pire, on valide l’existant comme si c’était la réponse évidente. Quand oserons-nous écraser les Américains sur ce terrain de prédilection de notre talent culturel millénaire ?
Au début des années 70, Georges Pompidou a joué un rôle déterminant et on peut le dire militant sur les projets industriels phares de l’époque (avionique, transport, énergie). L’émission diffusée mercredi 21 septembre sur France 3 dans la série Histoire immédiate a retracé de manière très didactique cette implication du politique dans la définition de la stratégie industrielle de la France. A cette époque, le politique savait tenir les commandes d’une politique industrielle et définir des axes stratégiques. Autrement dit, les leaders de l’époque assumaient une prise de risque. Et les entreprises suivaient. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les politiques actuels fuient la prise de risque et les entreprises se focalisent sur les certitudes de leur cœur de métier. La guéguerre des chefs comme celle qui s’étala dans les médias au cours des années 90 entre Gomez, le patron de Thomson et Lagardère, le patron de Matra, restent d’une sinistre actualité. Ces querelles d’egos mal placés ne créent pas d’emplois et encore moins d’usines mais accélèrent leur destruction.
Les politiques actuels sont incapables de s’inspirer du mode d’implication du chef de l’Etat dans la conduite d’une politique industrielle comme ce fut le cas sous de Gaulle et Pompidou. Ils sont incapables de discerner les frontières entre les politiques de puissance, les logiques de marché et les dynamiques territoriales. Ils avancent au coup par coup, au gré du vent de leur clientélisme et des baronnies des grandes écoles, sans vision et sans souci de s’extraire des forces paralysantes de ces élites en place dont le principal souci est la préservation de leurs privilèges.
Lorsqu’ils croisent la réalité, les politiques sont incapables d’en apprécier le potentiel et la manière dont ils pourraient l’utiliser. Lors d’une visite chez Chèque Déjeuner (première coopérative ouvrière à se déployer à l’international), François Hollande ne saisit pas qu’il avait sous les yeux un élément très actif et opérationnel de la dynamique économique issue de l’idéologie de la gauche. Combien de divisions répétait Staline ? Encore faut-il savoir qu’elles existent.
Un avatar parmi d’autres, à droite, François Fillon vient de sortir une circulaire sur l’intelligence économique. C’est bien, mais pour quoi faire ? Le site d’Olivier Buquen, délégué interministériel à l’intelligence économique est encore en construction depuis deux ans. Il faut laisser du temps au temps disait Mitterrand. En voilà un qui applique le conseil avec un zèle inégalé. Que dire de plus devant un tel paysage d’autosatisfaction, d’inertie et de mépris des autres ? Que le chiffon rouge Marine Le Pen est une plaisanterie au regard de ce qui nous attend.
Marc L’homme