La fin de la première décennie de ce siècle mine les bases d’un monde régulé et pacifié : crise des systèmes économiques, mondialisation des rapports de force, enjeux économiques à peine cachés dans les guerres récentes comme la Libye. L’expression « guerre économique » est en train de se banaliser dans le discours politique et même dans le discours d’universitaires. Jusqu’à présent, cette problématique était plutôt confinée dans le cercle de quelques historiens comme Jean Favier ou Georges-Henri Soutou, ou dans les revues du service historique de l’armée de terre lorsqu’elle relate le parcours de Jean Tannery (1878-1939) à l’origine de la guerre économique.
Sur l’échiquier politique, Bernard Carayon a franchi au printemps dernier un cap important dans la sensibilisation des députés en regroupant autour de son initiative sur la commande d’Air France plus de 170 députés. Depuis une décennie, des ministres des gouvernements de la majorité (déclarations de Dominique de Villepin sur le patriotisme économique à Eric Besson sur la guerre économique) utilisent l’expression « guerre économique » pour commenter des enjeux industriels stratégiques. Le texte « la démondialisation et ses ennemis » de l’économiste Frédéric Lordon publié en août 2011 dans le Monde Diplomatique comme l’ouvrage d’Arnaud Montebourg « Votez pour la démondialisation » démontrent que la pensée de gauche s’ouvre progressivement à cette dimension déjà visitée par Hubert Védrine. L’ancien Ministre des Affaires Étrangères de la cohabitation Chirac/Jospin, a « récupéré » certaines des idées fortes diffusées depuis le début des années 90 dans le monde de l’intelligence économique. Et les représentants des entreprises ne sont pas en reste. Les déclarations de la dirigeante du MEDEF, Laurence Parisot, ont ouvert une polémique rampante sur le rôle des États-Unis dans la déstabilisation de la monnaie européenne. Et ce ne sont pas les dénégations pro atlantistes d’un Nicolas Baverez qui atténueront les doutes et leur portée future sur les rapports de force à l’intérieur du monde occidental. Ces « dérapages verbaux » ne sont pas fortuits. Ils traduisent une tension qui illustre bien la gravité de la situation économique.
Sur l’échiquier politique, Bernard Carayon a franchi au printemps dernier un cap important dans la sensibilisation des députés en regroupant autour de son initiative sur la commande d’Air France plus de 170 députés. Depuis une décennie, des ministres des gouvernements de la majorité (déclarations de Dominique de Villepin sur le patriotisme économique à Eric Besson sur la guerre économique) utilisent l’expression « guerre économique » pour commenter des enjeux industriels stratégiques. Le texte « la démondialisation et ses ennemis » de l’économiste Frédéric Lordon publié en août 2011 dans le Monde Diplomatique comme l’ouvrage d’Arnaud Montebourg « Votez pour la démondialisation » démontrent que la pensée de gauche s’ouvre progressivement à cette dimension déjà visitée par Hubert Védrine. L’ancien Ministre des Affaires Étrangères de la cohabitation Chirac/Jospin, a « récupéré » certaines des idées fortes diffusées depuis le début des années 90 dans le monde de l’intelligence économique. Et les représentants des entreprises ne sont pas en reste. Les déclarations de la dirigeante du MEDEF, Laurence Parisot, ont ouvert une polémique rampante sur le rôle des États-Unis dans la déstabilisation de la monnaie européenne. Et ce ne sont pas les dénégations pro atlantistes d’un Nicolas Baverez qui atténueront les doutes et leur portée future sur les rapports de force à l’intérieur du monde occidental. Ces « dérapages verbaux » ne sont pas fortuits. Ils traduisent une tension qui illustre bien la gravité de la situation économique.