Y-aurait-il un document officiel signé de la main des deux journalistes attestant qu’ils étaient au courant des risques pris dans leur initiative de reportage sur le terrain afghan ? Et dans ce cas pourquoi ce document n’est-il pas rendu public ? C’est une question qui ne mérite pas d’être aussi facilement enterrée. On connait les compagnes de presse pour faire lever le sceau du tampon « secret défense » sur les affaires soulevées par les médias. On imagine mal ces mêmes médias se lancer dans une campagne similaire pour évaluer la pertinence du travail de confrères dans un pays en guerre. L’omerta journalistique existe. Il a fallu attendre les retombées très polémiques sur le « scoop » du journaliste Eric de La Varene et de la photographe Véronique de Viguerie, publié en août 2008 dans Paris Match à la suite de l’embuscade d’Uzbin (photos montrant des talibans avec des objets pris sur des militaires français tués au combat) pour que soit rendu public le non dit sur le fait que les journalistes occidentaux paient des intermédiaires proches des talibans afin de réaliser des reportages sur les forces rebelles et terroristes qui luttent contre la coalition de l’OTAN.
Nous reproduisons ci-dessous une lettre qui tourne sur Internet et qui invective les deux journalistes de France 3. Il est dommage que la conclusion de cette lettre casse le raisonnement du texte. Le problème n’est pas d’envoyer en prison deux journalistes opportunistes, mais d’insister sur le fait qu’ils ont agi de manière irresponsable pour une cause médiatique dont l’utilité reste encore à démontrer.
La lettre en question :
« HervéGhesquière et Stéphane Taponier, deux comiques troupiers.
Nous nous réjouissons, la France se réjouit, de votre libération. On assiste à des scènes de liesses largement retransmises par les différentes chaines et pour cause, c’est le monde des médias qui est touché. Mesdames et messieurs les journalistes tout cela est bien normal. Cependant vous effacez par la même d’un revers de manche les polémiques qui sont nées au début de votre captivité, les jugeant indécentes. Même le pouvoir politique dont on connaît les crises d’amnésies tente de ne plus en parler. C’est vrai, comme le faisait remarquer la société des journalistes de France 3, ce n’était certainement pas le moment de parler de la responsabilité que portait ces deux journalistes sur leur mésaventure alors que leur vie était en danger. Cela relevait d’un cynisme effrayant, monsieur le Conseiller Guéant ne craignant d’après vous, ni l’outrance, ni l’indécence. Je partage cette analyse, c’est vrai il y a des lieux et des moments pour tout.
Aujourd’hui ça y est, ils sont là, vous êtes là ! Et si je me réjouis pour vos parents, vos amis, pour vous, pour vos consœurs et confrères. Pourtant j’ai un goût amer, un sentiment d’injustice, de totale impunité morale devant votre aplomb qui ne trompe que les illettrés en matière de guerre, pire j’ai un sentiment de haute trahison.
Si l’on peut comprendre que le métier de journaliste nécessite des prises de risques. Et même si je doute de l’impartialité de la majorité d’entre vous, on se doit de reconnaître que ce métier, lorsqu’il est accompli de manière impartiale est le garant de nos libertés. On doit de la même manière admettre que lorsque cette prise de risque est inconsidérée elle doit être dénoncée. Inconsidérée, irresponsable, criminelle.
Vous affirmez que votre mission était bien préparée, que les risques étaient calculés, cependant vous vous êtes fait gauler. C’est normal ! Les personnels qui s’infiltrent dans les lignes ennemis comme vous avez tenté de le faire sont des gens surentrainés. Il parle la langue parfois certains dialectes locaux. Ils connaissent tous les usages et les coutumes du pays dans lequel ils s’infiltrent. Ils connaissent les mentalités particulières de tel ou tel groupe, ils possèdent des contacts sur place et toutes leurs actions sont minutieusement étudiées. Ils ne laissent pas de place à l’improvisation. Vous, vous avez agi comme des comiques troupiers. Faisant fi de tous les avertissements que vous ont donné les autorités militaires, qui elles, vous l’aurez j’espère compris, sont des professionnelles. Vous vous êtes pris pour des James Bond et vous n’avez fait que vingt bornes. Une mission préparée… vous auriez fait rigoler tous les gens qui connaissent tant soit peu ce que signifie la préparation d’une mission, si les retombés n’étaient pas aussi dramatiques. Un chauffeur, un accompagnateur, un traducteur, et vous pensiez que le fait de porter des djellabas allait vous faire passer pour des autochtones chez les talibans… il y a de quoi faire ruer des chevaux de bois ! Vingt kilomètres …
Et pour aller chercher quoi ou prouver quoi ?
Votre métier, pousse certain d’entre vous à la recherche d’une promotion individuelle, et notamment les journalistes d’investigation et les journalistes de terrain, dans une compétitivité qui vous contraint parfois, afin de décrocher le scoop, à des prises de risques dangereux. Lorsque cette prise de risque impose des risques mortels à des tiers, il est de votre devoir sinon d’y renoncer ou au moins de l’assumer. Et au lieu de frimer devant les caméras de vos petits camarades j’aurai et je ne suis pas le seul apprécié un mea-culpa. Mais un mea-culpa pourquoi ?
Qu’alliez-vous donc faire en territoire ennemi, préparé comme des branquignoles ? Je crois moi que vous pensiez faire ami-ami avec nos ennemis, pour décrocher un reportage « coté Talibans ». Et jusqu’où étiez-vous prêt à vous courber pour cela ? Dans tous les cas de figure, aussi penché que vous avez été, cela n’a pas était suffisant.
Pour libérer nos deux « compatriotes » la France a engagé des frais, et la partie populiste de mon être trouve cela normal. Mais en général dans de pareils cas, vous remarquerez que les fauteurs, car il s’agit de fauteurs, ont la décence, de remercier leur sauveur et de faire profil bas !
Pour vous sortir de votre misérable détention, outre les frais engagés, nous avons été obligé de libérer plusieurs Talibans, de payer une rançon conséquente, nous avons été obligé de négocier avec des chefs ennemis responsables du massacre de nos soldats et nous avons contraint nos troupes dans leur manœuvres sur un théâtre de guerre. Nous avons détourné des moyens de renseignement destinés à préserver l’action de nos soldats afin de sauver vos vilains petits culs. Peut-être que si ces moyens n’avaient pas été détournés ils auraient contribués à préserver quelques vies… nous ne le saurons jamais.
Le fait est que les Talibans libérés pourvus des gros moyens financiers que vous leur avez fournis, reprendront le combat, et il est malheureusement vraisemblable que certains d’entre eux seront directement responsables de la mort de nos soldats ou de celle de nos alliés et dans tous les cas ils le seront de manière collective. Que penser dès lors que l’on sait que, comme je vous le disais, vous avez été dûment prévenus des risques encourus et que faisant fi de toutes les mises en gardes des autorités militaires vous êtes partis chercher du sensationnel, histoire de vous faire mousser. (C’est mieux que de dire que vous étiez partis présenter votre soutien à la cause des talibans)
On peut alors comprendre la réaction humaine de monsieur Guéant, des autorités militaires, de la majorité des familles qui ont des enfants, des pères, des mères, qui risquent leur vie au service de la France, de celles qui ont souffert dans leur chair, de celles meurtries et endeuillées et d’un grand nombre de Français qui partage ce sentiment et cette solidarité, lorsque cette prise de risque est accentuée par la vanité et l’orgueil de deux journalistes à la recherche de sensationnel.
Car, si le métier de nos soldats dont l’engagement le courage et l’abnégation, que vous passez souvent pour ne pas dire toujours sous silence, est de risquer leur vie dans l’accomplissement de leur mission au service de notre pays c’est-à-dire vous et nous, il n’en demeure pas moins que l’augmentation de ces risques résultant d’un caprice (là encore caprice, c’est mieux que collaboration) à de quoi révolter.
Alors, si je trouve normal que la France mette tout en œuvre pour libérer nos compatriotes, au nom de votre morale, de la décence que vous avez demandée aux gens que votre attitude irresponsable à révoltés et au nom semble-t-il de vos propres valeurs, adopté un profil bas et humble. Mieux encore,… disparaissez de la scène médiatique !
Il serait en effet odieux et cynique de voir se pavaner sur les plateaux de télévisions, deux irresponsables, coupables d’avoir fourni à nos ennemis, les moyens financiers de se réarmer et de renforcer leur troupes.
Donner des leçons de civisme est à votre portée, la France vous jugera un jour en attendant disparaissez de la scène médiatique…
… il paraît que les talibans ont touché 10 millions d’euros pour votre libération, quant on sait qu’ils payent 2000 euros pour chaque têtes de nos soldats, de nos enfants, imaginez avec l’argent que vous leur avez gentiment fourni, combien ils peuvent en faire assassiner !
Alors lorsque mon populisme condescendant m’abandonne, je me surprends à penser que faute de guillotine, votre place devrait être en prison !
Régis. »
Nous reproduisons ci-dessous une lettre qui tourne sur Internet et qui invective les deux journalistes de France 3. Il est dommage que la conclusion de cette lettre casse le raisonnement du texte. Le problème n’est pas d’envoyer en prison deux journalistes opportunistes, mais d’insister sur le fait qu’ils ont agi de manière irresponsable pour une cause médiatique dont l’utilité reste encore à démontrer.
La lettre en question :
« HervéGhesquière et Stéphane Taponier, deux comiques troupiers.
Nous nous réjouissons, la France se réjouit, de votre libération. On assiste à des scènes de liesses largement retransmises par les différentes chaines et pour cause, c’est le monde des médias qui est touché. Mesdames et messieurs les journalistes tout cela est bien normal. Cependant vous effacez par la même d’un revers de manche les polémiques qui sont nées au début de votre captivité, les jugeant indécentes. Même le pouvoir politique dont on connaît les crises d’amnésies tente de ne plus en parler. C’est vrai, comme le faisait remarquer la société des journalistes de France 3, ce n’était certainement pas le moment de parler de la responsabilité que portait ces deux journalistes sur leur mésaventure alors que leur vie était en danger. Cela relevait d’un cynisme effrayant, monsieur le Conseiller Guéant ne craignant d’après vous, ni l’outrance, ni l’indécence. Je partage cette analyse, c’est vrai il y a des lieux et des moments pour tout.
Aujourd’hui ça y est, ils sont là, vous êtes là ! Et si je me réjouis pour vos parents, vos amis, pour vous, pour vos consœurs et confrères. Pourtant j’ai un goût amer, un sentiment d’injustice, de totale impunité morale devant votre aplomb qui ne trompe que les illettrés en matière de guerre, pire j’ai un sentiment de haute trahison.
Si l’on peut comprendre que le métier de journaliste nécessite des prises de risques. Et même si je doute de l’impartialité de la majorité d’entre vous, on se doit de reconnaître que ce métier, lorsqu’il est accompli de manière impartiale est le garant de nos libertés. On doit de la même manière admettre que lorsque cette prise de risque est inconsidérée elle doit être dénoncée. Inconsidérée, irresponsable, criminelle.
Vous affirmez que votre mission était bien préparée, que les risques étaient calculés, cependant vous vous êtes fait gauler. C’est normal ! Les personnels qui s’infiltrent dans les lignes ennemis comme vous avez tenté de le faire sont des gens surentrainés. Il parle la langue parfois certains dialectes locaux. Ils connaissent tous les usages et les coutumes du pays dans lequel ils s’infiltrent. Ils connaissent les mentalités particulières de tel ou tel groupe, ils possèdent des contacts sur place et toutes leurs actions sont minutieusement étudiées. Ils ne laissent pas de place à l’improvisation. Vous, vous avez agi comme des comiques troupiers. Faisant fi de tous les avertissements que vous ont donné les autorités militaires, qui elles, vous l’aurez j’espère compris, sont des professionnelles. Vous vous êtes pris pour des James Bond et vous n’avez fait que vingt bornes. Une mission préparée… vous auriez fait rigoler tous les gens qui connaissent tant soit peu ce que signifie la préparation d’une mission, si les retombés n’étaient pas aussi dramatiques. Un chauffeur, un accompagnateur, un traducteur, et vous pensiez que le fait de porter des djellabas allait vous faire passer pour des autochtones chez les talibans… il y a de quoi faire ruer des chevaux de bois ! Vingt kilomètres …
Et pour aller chercher quoi ou prouver quoi ?
Votre métier, pousse certain d’entre vous à la recherche d’une promotion individuelle, et notamment les journalistes d’investigation et les journalistes de terrain, dans une compétitivité qui vous contraint parfois, afin de décrocher le scoop, à des prises de risques dangereux. Lorsque cette prise de risque impose des risques mortels à des tiers, il est de votre devoir sinon d’y renoncer ou au moins de l’assumer. Et au lieu de frimer devant les caméras de vos petits camarades j’aurai et je ne suis pas le seul apprécié un mea-culpa. Mais un mea-culpa pourquoi ?
Qu’alliez-vous donc faire en territoire ennemi, préparé comme des branquignoles ? Je crois moi que vous pensiez faire ami-ami avec nos ennemis, pour décrocher un reportage « coté Talibans ». Et jusqu’où étiez-vous prêt à vous courber pour cela ? Dans tous les cas de figure, aussi penché que vous avez été, cela n’a pas était suffisant.
Pour libérer nos deux « compatriotes » la France a engagé des frais, et la partie populiste de mon être trouve cela normal. Mais en général dans de pareils cas, vous remarquerez que les fauteurs, car il s’agit de fauteurs, ont la décence, de remercier leur sauveur et de faire profil bas !
Pour vous sortir de votre misérable détention, outre les frais engagés, nous avons été obligé de libérer plusieurs Talibans, de payer une rançon conséquente, nous avons été obligé de négocier avec des chefs ennemis responsables du massacre de nos soldats et nous avons contraint nos troupes dans leur manœuvres sur un théâtre de guerre. Nous avons détourné des moyens de renseignement destinés à préserver l’action de nos soldats afin de sauver vos vilains petits culs. Peut-être que si ces moyens n’avaient pas été détournés ils auraient contribués à préserver quelques vies… nous ne le saurons jamais.
Le fait est que les Talibans libérés pourvus des gros moyens financiers que vous leur avez fournis, reprendront le combat, et il est malheureusement vraisemblable que certains d’entre eux seront directement responsables de la mort de nos soldats ou de celle de nos alliés et dans tous les cas ils le seront de manière collective. Que penser dès lors que l’on sait que, comme je vous le disais, vous avez été dûment prévenus des risques encourus et que faisant fi de toutes les mises en gardes des autorités militaires vous êtes partis chercher du sensationnel, histoire de vous faire mousser. (C’est mieux que de dire que vous étiez partis présenter votre soutien à la cause des talibans)
On peut alors comprendre la réaction humaine de monsieur Guéant, des autorités militaires, de la majorité des familles qui ont des enfants, des pères, des mères, qui risquent leur vie au service de la France, de celles qui ont souffert dans leur chair, de celles meurtries et endeuillées et d’un grand nombre de Français qui partage ce sentiment et cette solidarité, lorsque cette prise de risque est accentuée par la vanité et l’orgueil de deux journalistes à la recherche de sensationnel.
Car, si le métier de nos soldats dont l’engagement le courage et l’abnégation, que vous passez souvent pour ne pas dire toujours sous silence, est de risquer leur vie dans l’accomplissement de leur mission au service de notre pays c’est-à-dire vous et nous, il n’en demeure pas moins que l’augmentation de ces risques résultant d’un caprice (là encore caprice, c’est mieux que collaboration) à de quoi révolter.
Alors, si je trouve normal que la France mette tout en œuvre pour libérer nos compatriotes, au nom de votre morale, de la décence que vous avez demandée aux gens que votre attitude irresponsable à révoltés et au nom semble-t-il de vos propres valeurs, adopté un profil bas et humble. Mieux encore,… disparaissez de la scène médiatique !
Il serait en effet odieux et cynique de voir se pavaner sur les plateaux de télévisions, deux irresponsables, coupables d’avoir fourni à nos ennemis, les moyens financiers de se réarmer et de renforcer leur troupes.
Donner des leçons de civisme est à votre portée, la France vous jugera un jour en attendant disparaissez de la scène médiatique…
… il paraît que les talibans ont touché 10 millions d’euros pour votre libération, quant on sait qu’ils payent 2000 euros pour chaque têtes de nos soldats, de nos enfants, imaginez avec l’argent que vous leur avez gentiment fourni, combien ils peuvent en faire assassiner !
Alors lorsque mon populisme condescendant m’abandonne, je me surprends à penser que faute de guillotine, votre place devrait être en prison !
Régis. »