Le titre de la publication de la Fondation Jean Jaurès intitulée "Réformer les services de renseignement français" pourrait nous le faire croire. Mais à la lecture du contenu, on constate que si l’intention est louable, le résultat est décevant. La question centrale du renseignement extérieur est la définition de son intérêt et de sa rentabilité par rapport aux priorités stratégiques d’un pays comme la France.
Le système actuel a fait l’impasse sur deux grandes questions :
1) L’enjeu primordial du renseignement économique. Contrairement à ses homologues américains, chinois ou britanniques, la DGSE n’a pas retenu le renseignement économique comme une de ses missions prioritaires. Ce choix est aujourd’hui devenu un problème. La nécessité impérieuse d’enrichir ce pays par un redéploiement de ses activités économiques passe par une réévaluation de ses moyens de renseignement dans le domaine économique. Le but n’est pas le vol des secrets des autres mais la connaissance des enjeux et la préparation du terrain pour que les entreprises françaises soient dans la meilleure position possible pour conquérir des parts de marché, en particulier dans les appels d’offre. Autrement dit, l’installation de réseaux d’influence à l’étranger est devenue une priorité majeure. Est-ce que la DGSE doit être missionnée pour accomplir cette tâche ? Rien n’est moins sûr. La focalisation sur les missions de sécurité extérieure (le curseur étant mis principalement sur l’antiterrorisme), l’a fortement éloignée depuis vingt ans des problématiques économiques. La culture de cette agence est impactée fortement par la mutation de son mode de recrutement qui entraîne une perte de savoir faire dans la prise de risque et un déficit dans la recherche de sources humaines. Or les rapports de force économiques actuels et à venir impliquent un durcissement du dispositif de renseignement extérieur et non une bureaucratisation « politiquement correcte » de son personnel civil. La question est donc posée de l’organisation du renseignement économique de terrain.
2) La problématique de la guerre de l’information (non pas le contenant mais le contenu). Les enjeux géoéconomiques et les affrontements sur les marchés vitaux pour le développement de la France exigent une capacité de riposte dans le domaine des attaques informationnelles qui se multiplient à travers le monde. La direction technique de la DGSE a bien intégré la dimension de l’interception mais n’est pas orientée vers la guerre de l’information de ce type. L’ANSII est missionnée pour des objectifs défensifs de cyberguerre. Il existe donc un trou dans le dispositif que l’Etat n’a pas comblé.
Sur ces deux questions, le projet de réforme de la Fondation Jean Jaurès n’apporte aucune solution innovante.
Le système actuel a fait l’impasse sur deux grandes questions :
1) L’enjeu primordial du renseignement économique. Contrairement à ses homologues américains, chinois ou britanniques, la DGSE n’a pas retenu le renseignement économique comme une de ses missions prioritaires. Ce choix est aujourd’hui devenu un problème. La nécessité impérieuse d’enrichir ce pays par un redéploiement de ses activités économiques passe par une réévaluation de ses moyens de renseignement dans le domaine économique. Le but n’est pas le vol des secrets des autres mais la connaissance des enjeux et la préparation du terrain pour que les entreprises françaises soient dans la meilleure position possible pour conquérir des parts de marché, en particulier dans les appels d’offre. Autrement dit, l’installation de réseaux d’influence à l’étranger est devenue une priorité majeure. Est-ce que la DGSE doit être missionnée pour accomplir cette tâche ? Rien n’est moins sûr. La focalisation sur les missions de sécurité extérieure (le curseur étant mis principalement sur l’antiterrorisme), l’a fortement éloignée depuis vingt ans des problématiques économiques. La culture de cette agence est impactée fortement par la mutation de son mode de recrutement qui entraîne une perte de savoir faire dans la prise de risque et un déficit dans la recherche de sources humaines. Or les rapports de force économiques actuels et à venir impliquent un durcissement du dispositif de renseignement extérieur et non une bureaucratisation « politiquement correcte » de son personnel civil. La question est donc posée de l’organisation du renseignement économique de terrain.
2) La problématique de la guerre de l’information (non pas le contenant mais le contenu). Les enjeux géoéconomiques et les affrontements sur les marchés vitaux pour le développement de la France exigent une capacité de riposte dans le domaine des attaques informationnelles qui se multiplient à travers le monde. La direction technique de la DGSE a bien intégré la dimension de l’interception mais n’est pas orientée vers la guerre de l’information de ce type. L’ANSII est missionnée pour des objectifs défensifs de cyberguerre. Il existe donc un trou dans le dispositif que l’Etat n’a pas comblé.
Sur ces deux questions, le projet de réforme de la Fondation Jean Jaurès n’apporte aucune solution innovante.