Le groupe Total (ex Compagnie Française des pétroles), en association avec les géants de l’automobile français, a bénéficié des largesses fiscales mises en place par l’État dans un contexte économique où la diminution des coûts de transport routier était une priorité.
Le gazole était historiquement destiné aux poids lourds dont l’essor a été favorisé par une fiscalité avantageuse depuis les trente glorieuses. L’enjeu pour un pays comme la France était alors de rester compétitif vis-à-vis de ses voisins. Il fallait aider les entreprises nationales qui dévoraient le bitume pour acheminer la production française, en leur diminuant le coût du carburant, l’alternative ferroviaire n’existait pas alors.
Cette fiscalité attrayante ne resta pas longtemps une exclusivité réservée aux transporteurs et la technologie du moteur diesel fut rapidement étendue aux voitures. Celles des commerciaux dans un premier temps puis celles de monsieur tout le monde dans un second temps.
« Touche pas à mon diesel » : avec de beaux slogans tels que « rouler plus et consommez moins », en parlant au portefeuille des familles, les grands constructeurs automobiles ont rendu les Français accros au diesel au point qu’aujourd’hui 4 voitures sur 5 qui sortent de nos usines sont équipées d’un moteur diesel.
Cet engouement français pour le moteur diesel fera les beaux jours du groupe Total qui ne contestera jamais cette consommation quasi monomaniaque des produits raffinés. Après tout : « pour vous, notre énergie est inépuisable » (slogan utilisé en 2006 pour la nouvelle campagne de publicité de Total). Pourquoi tenter de changer les modes de consommations quand le chiffre consolidé du groupe ne cessera de croitre pour cumuler en 2010 à 10 milliards d’euros (résultat net ajusté du bilan consolidé du groupe).
Un événement majeur va cependant faire changer le discourt protecteur du groupe Total. L’émergence de la Chine et de l’Inde qui se dotent d’un parc automobile important. Ainsi, pour la seule année 2010, il se sera vendu 18 millions de voitures en Chine soit une progression de +32,37% vis-à-vis de 2009. Ce boom a attiré logiquement les six super majors dans le secteur pétrolier tels que Shell, Exxon mobil, BP… et pour conquérir ces nouveaux marchés il faut être compétitif. Total est donc confronté comme toute entreprise classique à un choix économique de réduction des coûts de production pour rentrer de plein pied dans la compétition.
Comment réduire ces coûts de production ? En raffinant simplement le pétrole au plus près de la source (et plus sur le marché directement) et en se dotant d’une logistique d’expédition et de stockage des produit raffinés (apparition sur les ports mondiaux de sites dédiés au stockage de vrac liquide). Dès lors, il est impératif pour Total de réduire ses investissements lourds (en ne construisant plus sur le sol français de nouvelles raffineries) et ses dépenses en investissement de maintien (liquidation pure et simple des raffineries existantes).
Produire en France pour alimenter le reste du monde n’est plus rentable
Mais comment justifier ces destructions d’emplois ? Comment justifier la disparition du site de Dunkerque et bientôt de celui de Marseille tout deux remplacés à terme par des cuves de stockage ? En avouant simplement une réalité économique ? Non, simplement en effectuant un transfert de responsabilité sur l’État et les Français. La campagne de publicité de 2006 a rapidement été remise au placard pour devenir « l’énergie est notre avenir, économisons la ». Total tente de culpabiliser les consommateurs Français en leur expliquant que, globalement, la production de gazole et de fioul représente entre 30 et 40% du pétrole brut raffiné. Il n’est pas possible de faire varier la proportion des coupes selon les besoins (par exemple pour obtenir plus de gazole et moins d’essence). Les usines françaises ne sont plus rentables parce que la totalité de la production ne s’écoule pas sur le marché national. On importe le diesel manquant et on exporte l’essence non consommée. La faute à qui ? Aux Français et à un État qui a continué à subventionner le diesel; subventions qui ont engraissé pendant des décennies le groupe Total.
Le gazole était historiquement destiné aux poids lourds dont l’essor a été favorisé par une fiscalité avantageuse depuis les trente glorieuses. L’enjeu pour un pays comme la France était alors de rester compétitif vis-à-vis de ses voisins. Il fallait aider les entreprises nationales qui dévoraient le bitume pour acheminer la production française, en leur diminuant le coût du carburant, l’alternative ferroviaire n’existait pas alors.
Cette fiscalité attrayante ne resta pas longtemps une exclusivité réservée aux transporteurs et la technologie du moteur diesel fut rapidement étendue aux voitures. Celles des commerciaux dans un premier temps puis celles de monsieur tout le monde dans un second temps.
« Touche pas à mon diesel » : avec de beaux slogans tels que « rouler plus et consommez moins », en parlant au portefeuille des familles, les grands constructeurs automobiles ont rendu les Français accros au diesel au point qu’aujourd’hui 4 voitures sur 5 qui sortent de nos usines sont équipées d’un moteur diesel.
Cet engouement français pour le moteur diesel fera les beaux jours du groupe Total qui ne contestera jamais cette consommation quasi monomaniaque des produits raffinés. Après tout : « pour vous, notre énergie est inépuisable » (slogan utilisé en 2006 pour la nouvelle campagne de publicité de Total). Pourquoi tenter de changer les modes de consommations quand le chiffre consolidé du groupe ne cessera de croitre pour cumuler en 2010 à 10 milliards d’euros (résultat net ajusté du bilan consolidé du groupe).
Un événement majeur va cependant faire changer le discourt protecteur du groupe Total. L’émergence de la Chine et de l’Inde qui se dotent d’un parc automobile important. Ainsi, pour la seule année 2010, il se sera vendu 18 millions de voitures en Chine soit une progression de +32,37% vis-à-vis de 2009. Ce boom a attiré logiquement les six super majors dans le secteur pétrolier tels que Shell, Exxon mobil, BP… et pour conquérir ces nouveaux marchés il faut être compétitif. Total est donc confronté comme toute entreprise classique à un choix économique de réduction des coûts de production pour rentrer de plein pied dans la compétition.
Comment réduire ces coûts de production ? En raffinant simplement le pétrole au plus près de la source (et plus sur le marché directement) et en se dotant d’une logistique d’expédition et de stockage des produit raffinés (apparition sur les ports mondiaux de sites dédiés au stockage de vrac liquide). Dès lors, il est impératif pour Total de réduire ses investissements lourds (en ne construisant plus sur le sol français de nouvelles raffineries) et ses dépenses en investissement de maintien (liquidation pure et simple des raffineries existantes).
Produire en France pour alimenter le reste du monde n’est plus rentable
Mais comment justifier ces destructions d’emplois ? Comment justifier la disparition du site de Dunkerque et bientôt de celui de Marseille tout deux remplacés à terme par des cuves de stockage ? En avouant simplement une réalité économique ? Non, simplement en effectuant un transfert de responsabilité sur l’État et les Français. La campagne de publicité de 2006 a rapidement été remise au placard pour devenir « l’énergie est notre avenir, économisons la ». Total tente de culpabiliser les consommateurs Français en leur expliquant que, globalement, la production de gazole et de fioul représente entre 30 et 40% du pétrole brut raffiné. Il n’est pas possible de faire varier la proportion des coupes selon les besoins (par exemple pour obtenir plus de gazole et moins d’essence). Les usines françaises ne sont plus rentables parce que la totalité de la production ne s’écoule pas sur le marché national. On importe le diesel manquant et on exporte l’essence non consommée. La faute à qui ? Aux Français et à un État qui a continué à subventionner le diesel; subventions qui ont engraissé pendant des décennies le groupe Total.