Selon les agences de presse EFP et Reuters, la centrale nucléaire japonaise de Fukushima 1 ne sera plus utilisée après l'enchaînement d'accidents survenus dans ses réacteurs à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars, a déclaré, dimanche, le porte-parole du gouvernement. Si cette décision était entérinée par l'opérateur privé Tokyo Electric Power (Tepco), Fukushima deviendrait la plus grande ruine nucléaire du monde, devant Tchernobyl qui ne comptait que quatre réacteurs achevés au moment de l'accident en 1986.
Tepco n’est pas une entreprise rassurante dans le domaine du nucléaire. Elle a déjà défrayé la chronique au cours de la décennie précédente. Elle a notamment été accusée d’avoir falsifié des rapports de sécurité de centrales nucléaires. Les falsifications, révélées par l’Agence de Sûreté Nucléaire et Industrielle (Nuclear and Industrial Safety Agency ou NISA) le 29 août 2002, portaient sur des éléments relatifs à la sûreté dans les rapports d’inspections internes que Tepco transmettaient aux autorités de sûreté. Les services du ministère avaient commencé à enquêter sur le sujet en juillet 2000, après avoir été alertés par un ingénieur travaillant pour General Electric International Inc. (GEI), filiale de General Electric Co (General Electric) au Japon. GEI était en charge des inspections sur les réacteurs exploités par Tepco. L’un des principaux cas eut lieu en juin 1994. Tepco avait alors annoncé une fissure de 2,3 m dans l’enveloppe du réacteur n°1 de Fukushima en minimisant le nombre total de fissures. La cuve a ensuite été changée en 1998. Quand des inspecteurs gouvernementaux sont venus inspecter l’ancienne cuve, les fissures non-révélées ont été cachées sous des feuilles plastiques. Le rapport fait aussi état de cas particulièrement « malicieux » où des pièces métalliques ou de la peinture ont été utilisées pour dissimuler les parties endommagées ou réparées en secret, notamment sur le circuit de refroidissement primaire. La compagnie a reconnu les dissimulations. Les quatre principaux dirigeants ont donné leur démission et de nombreux cadres ont été rétrogradés. En 2006, Tepco a connu des incidents en répétition dans les systèmes de refroidissement des centrales. Le 16 Juillet 2007, un violent tremblement de terre de magnitude 6,8 a provoqué une fuite d'eau radioactive et un incendie dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, l'une des plus grandes du monde détenue par la société Tepco. L’un des deux premiers réacteurs ABWR de 1350 MWe, entrés en service en 1998, a été endommagé. Tepco en charge de la centrale a été accusé d’avoir voulu masquer une partie des dégâts : relâchement d’iode radioactif et de Cr-41, ainsi que de particules de Co-60, des plates-formes de service se sont effondrées dans la piscine d’entreposage de combustible usé.
Ces défaillances posent clairement le problème de la gestion privée des centrales nucléaires. La rentabilité n’est pas synonyme de sûreté. Il n’est pas exclu que Tepco ait retardé le remplacement de certaines pièces de centrale nucléaire sous prétexte de prolonger leur durée de vie.
Tepco n’est pas une entreprise rassurante dans le domaine du nucléaire. Elle a déjà défrayé la chronique au cours de la décennie précédente. Elle a notamment été accusée d’avoir falsifié des rapports de sécurité de centrales nucléaires. Les falsifications, révélées par l’Agence de Sûreté Nucléaire et Industrielle (Nuclear and Industrial Safety Agency ou NISA) le 29 août 2002, portaient sur des éléments relatifs à la sûreté dans les rapports d’inspections internes que Tepco transmettaient aux autorités de sûreté. Les services du ministère avaient commencé à enquêter sur le sujet en juillet 2000, après avoir été alertés par un ingénieur travaillant pour General Electric International Inc. (GEI), filiale de General Electric Co (General Electric) au Japon. GEI était en charge des inspections sur les réacteurs exploités par Tepco. L’un des principaux cas eut lieu en juin 1994. Tepco avait alors annoncé une fissure de 2,3 m dans l’enveloppe du réacteur n°1 de Fukushima en minimisant le nombre total de fissures. La cuve a ensuite été changée en 1998. Quand des inspecteurs gouvernementaux sont venus inspecter l’ancienne cuve, les fissures non-révélées ont été cachées sous des feuilles plastiques. Le rapport fait aussi état de cas particulièrement « malicieux » où des pièces métalliques ou de la peinture ont été utilisées pour dissimuler les parties endommagées ou réparées en secret, notamment sur le circuit de refroidissement primaire. La compagnie a reconnu les dissimulations. Les quatre principaux dirigeants ont donné leur démission et de nombreux cadres ont été rétrogradés. En 2006, Tepco a connu des incidents en répétition dans les systèmes de refroidissement des centrales. Le 16 Juillet 2007, un violent tremblement de terre de magnitude 6,8 a provoqué une fuite d'eau radioactive et un incendie dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, l'une des plus grandes du monde détenue par la société Tepco. L’un des deux premiers réacteurs ABWR de 1350 MWe, entrés en service en 1998, a été endommagé. Tepco en charge de la centrale a été accusé d’avoir voulu masquer une partie des dégâts : relâchement d’iode radioactif et de Cr-41, ainsi que de particules de Co-60, des plates-formes de service se sont effondrées dans la piscine d’entreposage de combustible usé.
Ces défaillances posent clairement le problème de la gestion privée des centrales nucléaires. La rentabilité n’est pas synonyme de sûreté. Il n’est pas exclu que Tepco ait retardé le remplacement de certaines pièces de centrale nucléaire sous prétexte de prolonger leur durée de vie.