une guerre des taxes à son encontre si elle continue à fausser aussi ignoblement les règles du jeu.
Paul Krugman apparait ainsi, à la suite de ces déclarations fracassantes, comme le nouveau chef de file d’une école de penseurs tournés vers l’action et - enfin ! - disposés à recourir aux armes de la guerre économique. Le Prix Nobel d’Economie 2008, néo-keynésien libéral opposé à la politique économique défendue sous l’administration Bush, reste un partisan convaincu de la supériorité de la productivité sur tout autre facteur dans la création de richesse des Etats.
Toutefois une chose étrange est à relever dans la liste de ses publications. Un petit ouvrage, pourtant l’un de ses plus connus de ce côté de l’Atlantique, laisse un goût étrange. Dans son apologétique de la Mondialisation - La Mondialisation n’est pas coupable, La découverte poche, 2000 - P. Krugman décrit le concept de guerre économique comme illusoire et dangereux issu de la pensée d’universitaires en mal de sensations. A la page 33 dudit ouvrage, P. Krugman estime même que « un autre danger, beaucoup plus grave, serait que cette obsession de la compétitivité conduise à des conflits à propos du commerce international, voire à une véritable guerre commerciale. ». Phrase prophétique s’il en est puisque 10 ans plus tard il n’hésite pas lui-même à réclamer à cors et à cris une guerre des taxes avec la Chine.
Cet homme dont les livres sont devenus les manuels de base de l’enseignement du commerce international aux Etats-Unis souffrirait-il d’amnésie ? Comment celui qui se prétend libéral du nom même de sa chronique dans le NY Times et fait montre de sa haine du rôle de l’Etat dans l’économie peut-il ainsi geindre pour que son gouvernement engage une guerre économique qu’il s’est jusqu’ici évertué à présenter comme chimérique ? Sans doute parce que P. Krugman, comme ce fut le cas pour les économistes de l’école de Chicago avec la Mondialisation dans les années 80-90, réfute officiellement un concept pour mieux s’en servir.
Avec de tels hommes l’Amérique peut être tranquille car s’ils vilipendent ceux qui se revendiquent du patriotisme économique, ils en sont eux-mêmes des tenants cachés. Les agents insidieux comme P. Krugman sont des dangers pour les écoles européennes de pensée économique qui, aveuglés par les lumières des grandes universités américaines, sont prêtes à avaliser ces doubles discours. La différence entre les propos à destination des Etats-Unis et ceux orientés vers le reste du monde a de quoi choquer. Paul Krugman est un homme qui utilise le double langage. Economiste reconnu, il fustige les auteurs qui essaient de réfléchir sur les rapports de force économiques à l’international. Patriote américain, il part en croisade contre la duplicité chinoise dans les échanges commerciaux.