La révolution démocratique égyptienne entre parenthèses

Les affrontements armés qui opposent les forces de Kadhafi à ses opposants  en Libye ont effacé des unes de l’actualité les évènements qui touchent l’Egypte. Les manifestants occupent toujours une partie de la place Tahrir au Caire et continuent à manifester leurs réprobations.

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La police est toujours absente des rues. Seuls quelques militaires essaient ici et là de faire la circulation, sans pour autant se substituer à la population des quartiers qui s’est organisée pour créer des filtres de sécurité et fouiller les voitures suspectes. Les craintes d’un pourrissement de la situation sont réelles car les services de sécurité au même titre que l’armée ont un intérêt objectif à profiter ou à susciter des troubles éventuels afin de renforcer leur légitimité comme force de retour au calme. Une partie de la population active est en grève générale dans tout le pays. Sans compter la partie de bras de fer qui met aux prises les services de sécurité à l’armée. Une course de vitesse est engagée à ce propos entre ces deux composantes qui s’affrontent pour le contrôle du pouvoir. Les services de sécurité sont en négociation avec les Frères musulmans qui ont tout intérêt à ce que les élections annoncées aient lieu le plus vite possible. Ils ne représentent que 15% du corps électoral mais ils sont la seule force politique organisée pour l’instant et sont donc prêts pour jouer un rôle prédominant. En face d’eux, les nouvelles élites qui cherchent une voie démocratique sont encore peu organisées et n’ont pas eu le temps, ni les moyens de construire un parti de gouvernement.