La crise humanitaire du monde arabe

Les « révolutions » du monde arabe de ce début d’année 2011, spécialement en Libye, continuent d’intriguer les États occidentaux et principalement européens. Beaucoup de suppositions ont été faites, un mélange d’indignation et de prudence, qui cache pour le moment un manque d’action.
L’Union européenne et son engagement

Actuellement l'Union Européenne étudie la possibilité d'«une intervention militaire à but humanitaire en Libye», un problème qui est réel et visible aux yeux du monde. En effet, cela montre un manque de réponse qui pourrait être considérée comme tardive par les nations européennes et le nouveau Service Européen pour l'Action Extérieur. Cette hésitation ou ce manque d’engagement diplomatique ou militaire est-il la résultante de la prise en compte d’intérêts énergétiques, commerciaux et politiques ?

Face à la révolte, la famine et la misère, la fuite est la solution la plus raisonnable pour ces populations. Les mouvements migratoires s’intensifient jours après jours. La dégradation de la situation en Libye, pays pétrolier où vivent entre 500.000 et 1,5 million d'étrangers, a créé un exode des dizaines de milliers de personnes. L'ONU a affirmé que près de 100.000 personnes, principalement des travailleurs égyptiens et tunisiens, sont bloqués aux frontières avec la Tunisie et l'Egypte, une situation considérée de "crise humanitaire".

Lampedusa première étape, d'un rêve

À la recherche d'une nouvelle vie, ils sont prêts à affronter des dangers et à se mettre en péril sans savoir exactement où ils vont et ce qu'ils les attendent pendant ce voyage. Pendant ces mouvements, beaucoup de immigrés arrivent à Lampedusa (l’ile italienne la plus proche de la Libye). Mais dans quelles conditions arrivent-t-ils? Plusieurs d’entre eux périssent à cause de la faim, des noyades, de la surpopulation des embarcations, des asphyxies, de l’hypothermie. Depuis le 15 février, Lampedusa a reçu des milliers de migrants qui arrivent de Tunisie, de Libye, d’Egypte et des pays d’Afrique. Le centre d’accueil des clandestins dépasse à nouveau son quota de 1000 personnes. Selon le directeur du centre, « si la mer se calme et Kadhafi se rend, ce que nous avons vu jusqu'à présent ne sera rien comparé à ce qui va se passer ». Effectivement, l’artère principale et les ruelles du centre de Lampedusa sont déjà remplies de Tunisiens qui assiègent les bars et les supermarchés. Sur l’île, les habitants commencent à montrer des signes de saturation par apport à la situation.

Les informations par rapport aux chiffres liées à ce flux migratoire sont très contradictoires, Rome parle de 100 000 ou peut-être 300 000, Bruxelles des quelques milliers. En vérité, personne sait quelles sont les chiffres des arrivés sur l’île. Le maire de Lampedusa Dino De Rubeis, malgré toutes les initiatives pour héberger les réfugiés, affirme : « Lampedusa ne peut plus s’en sortir seule. Nous avons besoin d’aide ».

L’Union Européenne a demandé à l’Italie de ne pas laisser les migrants se disperser sur le continent. Ne sachant pas vraiment choisir « le juste chemin », l’Italie songe à installer des gigantesques villages de tentes en Sicile. Est-ce que cette demande de l’Union Européenne n’est-elle pas une mesure pour freiner l’entrée des migrants en Europe ? Ou est-ce que cette proposition est une solution pour gagner du temps pour faire face à cette crise humanitaire ?