L’industrie vinicole chinoise a connu une croissance record depuis les années 1980 et possède de nos jours une prometteuse perspective d’évolution. Cinquième vignoble au monde et sixième producteur mondial de vin la Chine pourrait d’ici quelques décennies occuper le premier rang mondial de consommateur de vin rouge, tout en étant en mesure d’égaler qualitativement les vins de Bordeaux.
La consommation en Asie est en pleine croissance, même si l’Empire du Milieu n’est pas considéré comme une nation traditionnellement consommatrice de vins. La stratégie de puissance élaborée par la Chine (extension de son vignoble, achat de domaines viticoles étrangers comme celui de Richelieu en France, perfectionnement de son savoir-faire œnologique, et développement majeur de firmes de très grande taille) devrait lui permettre de devenir un acteur éminent de commerce et de distribution de vins. Déjà, les enchères de grands crus sont-elles plus fréquentes sur la place de Hong Kong qui, après avoir supprimé la taxe sur les vins, connait un développement phénoménal en tant que plate-forme mondiale pour les vins dans la zone Asie.
Sous-estimé par les producteurs occidentaux, le marché chinois est essentiellement perçu comme un eldorado en raison de l’immense potentiel des ventes au fur et à mesure de la montée du niveau de vie de ses habitants. Aujourd’hui, la part de marché affichée par les concurrents étrangers bien qu’en légère progression ne représente qu’une infime partie de la part nationale. La nouvelle classe moyenne consommatrice de vins, qui cherche à s’embourgeoiser et à adopter un mode de vie à l’occidentale, demeure fortement imprégnée d’une fierté nationale. Il serait donc illusoire de s’imaginer que les chinois n’auront pas une préférence pour le vin de leur pays, également moins onéreux que le vin importé. Les producteurs occidentaux devront peut-être se contenter de se disputer les miettes du marché, et évoluer dans un environnement dans lequel la stratégie de soft power chinoise sera peut-être parvenue à placer du vin chinois sur les bonnes tables européennes.
Malgré les enjeux soulevés par l’affirmation de la puissance chinoise sur des pans entiers de l’économie grâce à une montée en gamme industrielle et à l’alignement sur les standards internationaux en terme qualité, le monde des affaires semble toujours considérer l’offensive de ce pays comme un défi et une opportunité. Cependant, à l’instar de nombreux analystes ne faudrait-il pas se poser la question de savoir dans quelle mesure ces opportunités économiques contribuent concrètement au bien-être de la société et comment est-il possible de pousser à une réciprocité en termes d’ouverture de marchés ? L’enthousiasme pourrait laisser place au réalisme.
Fabien Risterucci
La consommation en Asie est en pleine croissance, même si l’Empire du Milieu n’est pas considéré comme une nation traditionnellement consommatrice de vins. La stratégie de puissance élaborée par la Chine (extension de son vignoble, achat de domaines viticoles étrangers comme celui de Richelieu en France, perfectionnement de son savoir-faire œnologique, et développement majeur de firmes de très grande taille) devrait lui permettre de devenir un acteur éminent de commerce et de distribution de vins. Déjà, les enchères de grands crus sont-elles plus fréquentes sur la place de Hong Kong qui, après avoir supprimé la taxe sur les vins, connait un développement phénoménal en tant que plate-forme mondiale pour les vins dans la zone Asie.
Sous-estimé par les producteurs occidentaux, le marché chinois est essentiellement perçu comme un eldorado en raison de l’immense potentiel des ventes au fur et à mesure de la montée du niveau de vie de ses habitants. Aujourd’hui, la part de marché affichée par les concurrents étrangers bien qu’en légère progression ne représente qu’une infime partie de la part nationale. La nouvelle classe moyenne consommatrice de vins, qui cherche à s’embourgeoiser et à adopter un mode de vie à l’occidentale, demeure fortement imprégnée d’une fierté nationale. Il serait donc illusoire de s’imaginer que les chinois n’auront pas une préférence pour le vin de leur pays, également moins onéreux que le vin importé. Les producteurs occidentaux devront peut-être se contenter de se disputer les miettes du marché, et évoluer dans un environnement dans lequel la stratégie de soft power chinoise sera peut-être parvenue à placer du vin chinois sur les bonnes tables européennes.
Malgré les enjeux soulevés par l’affirmation de la puissance chinoise sur des pans entiers de l’économie grâce à une montée en gamme industrielle et à l’alignement sur les standards internationaux en terme qualité, le monde des affaires semble toujours considérer l’offensive de ce pays comme un défi et une opportunité. Cependant, à l’instar de nombreux analystes ne faudrait-il pas se poser la question de savoir dans quelle mesure ces opportunités économiques contribuent concrètement au bien-être de la société et comment est-il possible de pousser à une réciprocité en termes d’ouverture de marchés ? L’enthousiasme pourrait laisser place au réalisme.
Fabien Risterucci