Les rapports de force entre la France et les nations anglo-saxonnes dans le Pacifique Sud

La présence importante de la France dans le Pacifique sud créé des tensions, certes moins prononcées que dans les années 1980 et 1990, mais toujours vivantes. Celles-ci ont en effet fait apparaître un certain rapport de force opposant l’Hexagone (dont la capitale se trouve à plus de 20 000 km) d’une part, et les grandes puissances anglo-saxonnes de la région que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande, d’autre part.

 

présence de réserves de pétrole.

La présence d’une puissance « exogène », de surcroit non-anglophone, n’est donc pas souvent appréciée par Canberra, qui y perçoit une forme de concurrence. C’est pour cette raison que le gouvernement australien s’est longtemps montré critique vis-à-vis de la politique française dans le Pacifique, que cela soit à cause des essais nucléaires à Mururoa ou par rapport à la ligne de conduite tenue en Calédonie lors de la période d’affrontements avec le FLNKS dans les années 1980.

accord de coopération.

En réaction à ces actions, la France entreprend de son côté une sorte de contre-influence, tentant ainsi de réaffirmer clairement sa présence dans cette partie du globe. Elle entend notamment intensifier ses liens avec les petits États insulaires en mettant en place une politique publique de développement. Alors Secrétaire d’État à l’Outre-mer, Yves Jégo avait fortement insisté sur le fait que les trois collectivités françaises du Pacifique devaient accentuer les relations avec les pays voisins.

régime avantageux. L’État français souhaite ainsi rester dans le Pacifique Sud, et ce n’est pas l’inscription de la Polynésie et de la Nouvelle-Calédonie sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser qui l’empêchent de poursuivre ce mouvement.

En revanche, le retour en force des États-Unis et l’arrivée massive de la Chine dans la région, en partie grâce à sa diaspora (12% de la population en Polynésie française), risque de placer la France dans de nouveaux rapports de force, compte tenu des différentes zones économiques exclusives et des intérêts que porte l’Océan Pacifique dans le trafic maritime.

Antoine Labouérie