Edouard Leclerc se tire une balle dans le pied

La nouvelle campagne de publicité de Leclerc « 2020 : zéro prospectus », dans laquelle l’enseigne propose la suppression définitive des prospectus papier distribués en boîte aux lettres, suscite des réactions.
Il incite les consommateurs à retirer des autocollants « zéro prospectus »pour éviter de recevoir des prospectus, dont ceux des concurrents qui n’ont rien demandé.
Dans un billet intitulé « Les hypermarchés Leclerc déclarent la guerre à l’imprimerie », l’enseigne Leclerc est accusée d’ « agiter le chiffon du greenwashing » pour faire oublier une récente condamnation pour pratique illégale à l’encontre des fournisseurs et pour masquer une stratégie de réduction des coûts de promotion.
Par ailleurs, Laurent de Gaulle, président de Culture Papier, a publié une lettre ouverte à Michel Édouard Leclerc dans laquelle il pointe les faiblesses de l’argumentaire de l’enseigne, ses « inexactitudes et paradoxes », et propose non sans humour à Michel Édouard Leclerc de l’aider à progresser dans le classement PAP 50 réalisé par le WWF pour évaluer la politique papier de 50 groupes français de mars à juin 2010… qui classe Leclerc à la 33ème place.
Ces deux exemples suffisent à montrer que l’annonce de Leclerc a fait son effet. Les parties directement concernées par l’attaque informationnelle – indirecte – n’ont pas tardé à réagir en affaiblissant les uns après les autres les arguments de Leclerc.
Mais Édouard Leclerc va plus loin et avoue lui-même qu’il est tenté par la politique qui le « démange » comme il le déclarait sur LCI le 13 juillet 2010.
Politiquement, il entame un combat « écologique » et crée « la prime énergie » destinée aux clients ayant réalisés des travaux d’économie d’énergie. Il montre qu’il maîtrise parfaitement les ficelles de la communication indispensable à la réussite politique.
Michel Édouard Leclerc, maître es communication, savait probablement que sa nouvelle campagne lui offrirait des espaces de publicité supplémentaires gratuits… mais a-t-il imaginé qu’il pouvait devenir le « dindon de la farce » au point d’apparaître complètement illégitime sur ce sujet et, plus largement, sur celui du développement durable ?