Malgré un consensus affiché entre Alstom et Schneider Electric lors du rachat d’Areva T&D signé en janvier 2010, la guerre économique pour les ressources humaines entre ces deux géants de l’énergie est déclarée.
Areva, groupe industriel français spécialisé dans les métiers de l'énergie, a vendu sa filiale Transmission & Distribution au tandem français Alstom – Schneider Electric au prix de 4,090 milliards d’euros.
La stratégie de Schneider Electric et d’Alstom, alors déployée, avait été de s’allier en signant un accord de consortium en novembre 2009 en vue de cette acquisition conjointe. Cet accord prévoyait le partage, de façon consensuelle, des activités de transmission et de distribution de l’électricité. Schneider Electric a ainsi récupéré les activités de distribution, c’est à dire les matériels utilisés sur le réseau électrique dans sa partie de moyenne tension. Le groupe Alstom hérite, quant à lui, des activités dans la transmission d'électricité, c'est-à-dire la production de matériels pour le transport d'électricité sur les lignes à haute tension.
Le discours officiel alors affiché par les deux entreprises était qu’ils allaient développer des axes de coopération entre leurs activités Transmission et Distribution, incluant des accords commerciaux et des licences. Également, des accords de Recherche & Développement sont prévus pour le développement de technologies innovantes au bénéfice des deux groupes.
Mais malgré ces annonces et ce consensus de façade, sur le terrain, la guerre pour les ressources humaines fait rage. La course au débauchage et au recrutement a commencé.
En pratique, la division des activités d’une filiale en deux entreprises est compliquée. Elle est d’autant plus délicate que la distinction entre des activités de Transmission et de Distribution d’électricité n’est pas nette et évidente. L’atout de certains employés d’Areva T&D est leur polyvalence. Ils connaissent tant l’activité de transmission que de distribution. Ils représentent donc une source d’informations considérable et non négligeable pour les deux entreprises. Le recrutement de ces anciens employés d’Areva T&D devient donc un élément stratégique pour chacune des entreprises. Chaque directeur des ressources humaines essaie de récupérer les meilleurs éléments dans son entreprise quitte à transgresser les règles de cohabitation préalablement établies notamment la prohibition du débauchage. C’est ainsi que sur le site de Lattes, des employés qui jusqu’alors travaillaient ensemble se retrouvent concurrents et obligés de cohabiter dans le même bureau en attendant le déménagement d’Alstom dans leurs nouveaux locaux courant 2011.
Finalement, les annonces de coopération et les discours de bonne entente ne sont que des exercices de communication dans le marché hyper concurrentiel de l’énergie.
Laure Barbaza
Areva, groupe industriel français spécialisé dans les métiers de l'énergie, a vendu sa filiale Transmission & Distribution au tandem français Alstom – Schneider Electric au prix de 4,090 milliards d’euros.
La stratégie de Schneider Electric et d’Alstom, alors déployée, avait été de s’allier en signant un accord de consortium en novembre 2009 en vue de cette acquisition conjointe. Cet accord prévoyait le partage, de façon consensuelle, des activités de transmission et de distribution de l’électricité. Schneider Electric a ainsi récupéré les activités de distribution, c’est à dire les matériels utilisés sur le réseau électrique dans sa partie de moyenne tension. Le groupe Alstom hérite, quant à lui, des activités dans la transmission d'électricité, c'est-à-dire la production de matériels pour le transport d'électricité sur les lignes à haute tension.
Le discours officiel alors affiché par les deux entreprises était qu’ils allaient développer des axes de coopération entre leurs activités Transmission et Distribution, incluant des accords commerciaux et des licences. Également, des accords de Recherche & Développement sont prévus pour le développement de technologies innovantes au bénéfice des deux groupes.
Mais malgré ces annonces et ce consensus de façade, sur le terrain, la guerre pour les ressources humaines fait rage. La course au débauchage et au recrutement a commencé.
En pratique, la division des activités d’une filiale en deux entreprises est compliquée. Elle est d’autant plus délicate que la distinction entre des activités de Transmission et de Distribution d’électricité n’est pas nette et évidente. L’atout de certains employés d’Areva T&D est leur polyvalence. Ils connaissent tant l’activité de transmission que de distribution. Ils représentent donc une source d’informations considérable et non négligeable pour les deux entreprises. Le recrutement de ces anciens employés d’Areva T&D devient donc un élément stratégique pour chacune des entreprises. Chaque directeur des ressources humaines essaie de récupérer les meilleurs éléments dans son entreprise quitte à transgresser les règles de cohabitation préalablement établies notamment la prohibition du débauchage. C’est ainsi que sur le site de Lattes, des employés qui jusqu’alors travaillaient ensemble se retrouvent concurrents et obligés de cohabiter dans le même bureau en attendant le déménagement d’Alstom dans leurs nouveaux locaux courant 2011.
Finalement, les annonces de coopération et les discours de bonne entente ne sont que des exercices de communication dans le marché hyper concurrentiel de l’énergie.
Laure Barbaza