L’enjeu fondamental du réseau de bornes électriques

Alors que les premières voitures électriques vont être commercialisées sur le marché européen dès la fin de l’année, les médias se sont jusqu'à maintenant principalement concentrés sur l’importance des technologies développées autour des batteries, à tort. En effet, les différentes techniques de pointe utilisées par les concurrents de l’industrie automobile présentent des « performances relativement semblables »*. Il apparaît donc que l’un des facteurs fondamentaux qui va permettre à un constructeur de remporter ce marché déjà hautement concurrentiel, au détriment des autres présents sur le même segment, sera un réseau de recharge développé. En outre ce n’est plus uniquement la technologie portée par la voiture elle-même qui est au centre de son succès commercial, mais également la capacité de son constructeur à développer un réseau de recharge des batteries des voitures efficient, afin de pallier à la première peur des potentiels usagers des voitures électriques  qui est de « tomber en panne en rase campagne ».
Cette question de la mise en place du réseau prend encore plus de sens lorsque l’on sait que la Chine a pour sa part limité à quatre le nombre de standards de systèmes de recharge des batteries, facilitant l’émergence de réseaux efficients. À l’opposé, l’Europe, elle, a  échoué à imposer une telle standardisation. À cause de ce manque d’homogénéité technologique des bornes de rechargement, il revient aux constructeurs automobiles de gérer le développement de leur réseau de bornes. Cependant, les prix élevés de la construction d’un tel réseau empêche les constructeurs automobiles de les mettre en place eux-mêmes, et a engendré la naissance d’une course aux accords avec des tiers capables, eux, de tels investissements.
L’industrie automobile s’est donc lancée dans une course effrénée aux accords avec d’une part, les États et les collectivités territoriales, mais également directement avec les fournisseurs d’électricité européens. Il s’agit pour les constructeurs de s’assurer que leur technologie de recharge soit développée en priorité sur les territoires, et donc de devenir la marque qui dispose des meilleurs atouts de vente lors de la sortie de leur véhicule électrique sur un marché déjà bouché selon certains.
Aujourd’hui, force est de constater que c’est la marque Nissan qui semble avoir pris la main, en ayant multiplié les accords, avec des villes comme Amsterdam, et des fournisseurs d’électricité tels qu’Endesa. De plus, en ayant développé et mis en ligne sur son site dédié à la mobilité électrique une cartographie** des contrats signés dans le monde, le constructeur nippon démontre à ses rivaux et à ses potentiels clients l’avancée de son réseau. La Leaf arrivera donc sur le marché avec un avantage non négligeable, voire considérable, mais les autres constructeurs ont encore quelques mois pour renverser cette tendance.

Éléonore Georgel

Sources :

Le Book Of Evidence de la Leaf de Nissan
* http://www.greenzer.fr/voiture-electrique-embouteillage-1707
** http://www.nissan-zeroemission.com/EN/PARTNERSHIPS/

Internet

Blogs / sites spécialisés :
http://www.voitureelectrique.net
http://www.cleantechrepublic.com/category/transport
http://reflexiondurable.blogspot.com/2009/02/voiture-electrique-guerre-economique.html
http://www.mobilite-durable.org

Sites généralistes :
http://www.lepoint.fr/bourse/vehicule-electrique-accord-entre-renault-nissan-et-la-ville-d-amsterdam-22-09-2010-1239597_81.php
http://actu.orange.fr/economie/voiture-electrique-apres-un-accord-avec-mitsubishi-endesa-s-allie-a-nissan_52189.html
http://www.lemonde.fr/mondial-de-l-automobile/article/2010/09/28/la-voiture-se-met-a-l-electrique_1417190_1417314.html