Les scandales liés à la crise financière n’ont pas affaibli les appétits carnassiers d’une certaine catégorie de traders. Ils mènent des actions spéculatives ciblées sur les PME cotées en Bourse à hauteur de moins de cinq euros l’action. Leurs opérations occultes reposent sur le principe de la rumeur. Ils opèrent la plupart du temps sur des sites boursiers comme Boursorama en France et se cachent derrière de fausses identités pour lancer une campagne de dénigrement contre leurs cibles. Ils lancent de cette manière des débats faussés par des informations tronquées qu’ils répandent sur le net. Leur objectif est de faire chuter le cours de l’action de la PME qu’ils ont pris dans leur collimateur. Ils rachètent ensuite des paquets d’actions de cette entreprise à leur cours le plus bas pour les revendre ensuite en profitant de la hausse qui intervient dans les mois qui suivent lorsque la rumeur a fait long feu et que les acheteurs d’action se rendent compte que l’entreprise en question continue à se développer normalement. Il est intéressant de relever que l'Autorité des marchés financiers (AMF) est restée jusqu’à présent silencieuse sur ces actions de prédation qui rapportent des revenus importants aux prédateurs qui sont impliqués dans ce jeu de dupes. Parmi les PME qui ont été attaquées ces derniers mois de cette manière, on peut citer notamment une entreprise française qui opère dans le domaine de l’avionique (Marché des petits avions). Dans ce cas précis, les propos années d’un ancien d’Airbus, à la fois répétitifs et étrangement concentrés sur la même cible depuis des années, donnent une légitimité professionnelle à cette manipulation de l’information orchestrée en coulisses par les traders tueurs de PME. Ce parasitage informationnel a des conséquences néfastes sur le fonctionnement de l’entreprise car il porte atteinte à son image, crée le doute sur son projet industriel et perturbe le personnel. Il lui est plus difficile de trouver des investisseurs qui sont souvent sensibles à ces bruits, fautes de pouvoir en déterminer l’importance et l’exactitude des critiques lancées autant sur le plan technique, réglementaire que gestionnaire. L’action des traders est particulièrement dure à contrer tant que les autorités de tutelle des marchés financiers n’interviennent pas. Le pouvoir politique a annoncé aux lendemains de la crise qu’il voulait mieux encadrer les actions spéculatives menées par des financiers véreux et opportunistes. Voilà un thème qui serait très porteur à l’heure où on attend les politiques sur la défense de l’emploi et le soutien aux PME de pointe de ce pays. Une action de sensibilisation auprès des pouvoirs publics va être menée contre cette criminalité en cols blancs qui opèrent pour l’instant en toute quiétude.