La firme d’origine suisse Nestlé a un gros problème avec la communication stratégique. Elle subit depuis quelque temps une série d’attaques informationnelles d’envergure. Greenpeace a lancé en mars 2010 une campagne de protestation contre la déforestation provoquée par la collecte de l’huile de palme. La première cible fut une marque alimentaire de Nestlé, les barres chocolatées Kitkat. Le point culminant de cette guerre de l’information fut le 15 avril 2010 lors de la déstabilisation de l’assemblée générale du groupe par une série d’actions dont Greenpeace a mis les images sur son site. Cette campagne ne resta pas sans effets. Le 17 mai, Nestlé annonça qu’il n’utiliserait plus de produits issus de la déforestation tropicale. Parallèlement à ce dossier sensible, Nestlé est attaqué au Cameroun sur le un produit de lait concentré. Notons à ce propos que Nestlé a dû faire face dans les années 70 à une crise informationnelle majeure portant sur le lait en poudre. A l’époque, des nourrissons étaient décédés à la suite du mélange de ce lait en poudre et d’eau non potable. L’affaire fut un énorme scandale et coûta plusieurs milliards de francs à la firme suisse. Au Cameroun, trente ans plus tard, l’affaire concerne aussi des nouveaux nés qui ont été victimes de déshydratation et de violentes diarrhées à la suite de la consommation exclusive d’un lait concentré de Nestlé. Les familles des victimes ont émis l’hypothèse d’un produit contrefait. Ces crises informationnelles répétées dans le temps soulignent les défaillances de la mémoire opérationnelle de l’entreprise et son incapacité à anticiper les incohérences organisationnelles et les difficultés à établir une approche réaliste de ce type de problèmes entre la direction marketing et la direction de la communication.
Le quotidien Libération révèle le 23 septembre une seconde faille informationnelle au Cameroun : « Au Cameroun, la nouvelle est passée inaperçue. Elle est pourtant exceptionnelle : une entreprise du pays, Codilait, est sortie gagnante d’un procès contre une filiale du géant suisse Nestlé, condamnée le 14 juillet par un tribunal de Douala, la capitale économique, pour «concurrence déloyale» et «fraude douanière». Nestlé Cameroun va devoir payer 721 000 euros à Codilait ».
Le quotidien Libération révèle le 23 septembre une seconde faille informationnelle au Cameroun : « Au Cameroun, la nouvelle est passée inaperçue. Elle est pourtant exceptionnelle : une entreprise du pays, Codilait, est sortie gagnante d’un procès contre une filiale du géant suisse Nestlé, condamnée le 14 juillet par un tribunal de Douala, la capitale économique, pour «concurrence déloyale» et «fraude douanière». Nestlé Cameroun va devoir payer 721 000 euros à Codilait ».