L’enlèvement des membres du personnel d’Areva par le soi-disant groupe Al Qaida au Maghreb est peut-être la goutte qui fait déborder le vase dans les relations déjà très compliquées entre la France et l’Algérie. C’est un secret de polichinelle que l’Algérie a des objectifs ambitieux dans son approche de l’Afrique et veut devenir une puissance régionale. Cette ambition l’amène à prendre des initiatives de plus en plus ciblées et discrètes pour limiter l’influence de la France dans cette partie du monde. Il s’agit d’abord de démarches diplomatiques auprès des pays frontaliers. Le Niger est au cœur de ce type de préoccupations de la part d’Alger. Les pressions sur le gouvernement du Niger sont multiples. La question de la sécurité des personnels d’Areva est au cœur de ce type de problèmes. Mais il y a plus grave. La question qui se pose aujourd’hui est l’éventuelle manipulation par les services algériens des preneurs d’otage. C’est un thème récurrent. Le dossier n’est pas fermé sur le rôle de ces mêmes services dans des affaires antérieures comme les attentats sur le sol français dans les années 90 ou l’assassinat des moines de Tibhirine que les propos récents et très prudents du général Rondot rendent encore plus obscurs. Il est clair que ce genre de manipulation finit toujours par éclater au grand jour. C’est d’autant plus vrai quand on en abuse.