La guerre de l’information autour du thème de la sécurité

La couverture médiatique des problèmes liés aux banlieues et aux gens du voyage (en particulier les Roms) a mis en lumière la domination idéologique de la gauche sur une grande partie des médias. La tendance dominante est symbolisée par la politique éditoriale d’Ouest France (la plus forte vente journalière de la presse française) qui chaque jour publiait au moins un article critique sur les mesures prises par le gouvernement en matière de sécurité. Il est étonnant constater à quel point ce quotidien fonctionne à ce propos dans un modèle de pensée unique dans lequel le débat se résume à des résumés de dépêches d’agence  pour le discours gouvernemental et à un  feu roulant de critiques distillées régulièrement dans les colonnes du journal. Le ton était le même dans les quotidiens comme le Monde et sur les radios du service public. Il a fallu attendre l’interview de Daniel Cohn Bendit pour entendre des propos décalés par rapport à cette domination idéologique de la gauche dans les médias français (presse écrite, radios, télévisions). Contrairement aux propos lénifiants sur les populations incriminées, Cohn Bendit rappelle des évidences à propos des comportements fortement critiquables d’une partie de ces populations (enfants forcés à la mendicité, existence de réseaux liés au banditisme ou à des mafias locales, refus de s’intégrer sous des prétextes culturels, exaspération d’un quota non négligeable de la population française. Ces éléments de débat ne sont que très rarement cités dans les médias français. Il est à noter que la droite et ses supports médiatiques ripostent avec difficulté à cette guerre de l’information. Enfermée dans l’éternelle posture électorale, les communicants des partis de droite mettent en avant des principes sur la sécurité publique dans un langage souvent administratif et se contentent la plupart du temps de ricocher sur l’exaspération profonde d’une partie de la population française. Cette situation déstabilise le PS en le mettant en porte à faux avec son bilan sécuritaire des années Mitterrand et Jospin. Les cadres socialistes savent aussi que contrairement à ce que dit Ségolène Royal ou Martine Aubry, les traitements à apporter aux comportements irrespectueux de la loi et des citoyens de ce pays. Enfin, la direction lucide et non opportuniste du PS sait que la France comme n’importe quel autre pays de l’Union européenne n’a pas les moyens d’accueillir tous les migrants venant de Roumanie ou d’ailleurs. Mais la faiblesse de l’argumentation de la droite est le décryptage qui en est fait. Au lieu de parler de la réalité, le débat glisse sur des manœuvres électorales. Sur ce point, on peut dire que la droite est en situation d’échec car sa grille de lecture reste trop ancrée aux arcanes du pouvoir. Le paradoxe dans ce dossier est la masse de points faibles inexploitée dans le discours idéologique dominant des médias.