Greenpeace profite d’une formulation ambigüe pour s’attaquer à Leclerc

Suite à la vive polémique concernant la pêche de certaines espèces de poisson menacées de disparition, comme le thon rouge, les distributeurs comme Leclerc jouent la carte de l’acteur responsable. Avec leur publicité : « Retirer de la vente certains poissons menacés ne doit pas faire du pécheur une espèce en voie de disparition », le groupe utilise le thon rouge comme une occasion pour se positionner en tant qu’acteur du commerce solidaire et défenseur de la pêche artisanale.
En réponse à cette campagne publicitaire, l’ONG Greenpeace a immédiatement accusé le groupe de "flagrant délit de manipulation publicitaire". Selon Greenpeace, l'enseigne a décidé "de ne proposer que du thon rouge provenant exclusivement de la pêche artisanale" en précisant, en note de bas de page, marquée par un astérisque et écrite en tout petit : "excepté les 28 senneurs listés en annexe 1 de l'arrêté du 28 janvier 2010". Or, l'ONG rappelle que "la flotte française comptait en 2009 effectivement 28 thoniers senneurs, bateaux industriels de pêche".
Cette attaque a été intensément relayée dans les médias : divers quotidiens comme Métro ont joué de caisse de résonance. Greenpeace cherche à s’appuyer sur le consommateur et fait appel au consom’acteur qu’il est devenu, c'est-à-dire un personnage incontournable dans l’économie et notamment dans l’industrie agroalimentaire.
Cependant, peu ont entendu la réponse de Leclerc. L'enseigne a dénoncé « l'interprétation erronée » de Greenpeace. La chaîne d'hypermarchés précise qu'elle "s'engage à ne proposer que du thon rouge provenant exclusivement de la pêche artisanale excluant tout achat de thon rouge provenant des 28 senneurs listés en annexe 1 de l’arrêté du 28 janvier 2010".
Leclerc s'en tire de justesse, mais cela témoigne de l’agressivité de Greenpeace qui a profité d’une formulation ambiguë pour porter atteinte à l’enseigne afin de la déstabiliser.

Marie Albane Courtier