Une grande partie des dons pour lutter contre la famine qui sévissait en Éthiopie en 1984-1985 ont fait éclater un nouveau scandale après la déclassification d’un rapport de la CIA de l’époque et les allégations d’un ancien rebelle du Front de Libération des peuples du Tigray (FLPT) publiées dans un dossier de la BBC. En effet, les fonds utilisés par les ONG pour acheter de la nourriture aux paysans épargnés par la famine étaient en fait directement interceptés par les mouvements rebelles pour s’approvisionner en armement militaire. Le subterfuge : les « marchands » n’étaient en fait que des rebelles du FLPT et au lieu de remplir les camions de ravitaillement avec de la nourriture, ils les remplaçaient par des sacs de sable.
Une ONG est d’ailleurs citée par la BBC : Christian Aid. Max Peberdy, membre de l’ONG à l’époque et était chargé en particulier du ravitaillement en nourriture. L’enquête de la BBC le place directement comme ayant été l’auteur d’une transaction d’environ 500 000 $ avec un des faux marchands : Gebremedhin Araya, à l’époque membre du FLPT. C’est ce dernier qui est l’auteur des révélations sur les détournements des fonds de Christian Aid. L’ONG se défend de ces allégations : « L'équipe expérimentée de secours de Christian Aid sur le terrain a imposé des critères d'évaluation rigoureux et l'utilisation de l'argent des dons a été soigneusement contrôlée par des rapports d'avancement et une comptabilité rigoureuse »
Mais certaines questions se posent alors : quel intérêt Gebremedhin Araya a-t-il à dénoncer ces abus maintenant ? Pourquoi le gouvernement U.S a-t-il laissé faire ces détournements de l’aide humanitaire ?
Gebremedhin Araya, ancien trésorier et un des co-fondateurs du FLPT, est soutenu dans ses propos par le Pr. Aregawi Berhe, un des fondateurs du FLTP actuellement en exil aux Pays Bas et fondateur du parti Tigrai Alliance for National Democracy. Ce dernier est opposé à l’actuel premier ministre éthiopien Meles Zenawi ainsi qu’à son conseiller Sibhat Nega et connaît des relations « houleuses » avec ce gouvernement.
Une chose importante à retenir aussi par rapport à la position des États Unis vis-à-vis de l'Éthiopie à l’époque est qu’ils soutenaient les insurgés et ont donc fermé les yeux sur ce qu’il se passait. A l’époque la Guerre Froide connaissait ses derniers soubresauts. L’URSS finançait quant à elle le gouvernement éthiopien en place et fournissait des officiers de l’armée pour mener les combats contre les rebelles. Dans le cadre de la National Security Directive 75 du président US de l’époque Ronald Reagan, il s’agissait de « limiter et déstabiliser les activités des alliés et des clients du Tiers Monde soviétique.» On comprendra donc bien l’intérêt des États-Unis à ne pas agir lorsqu’ils se sont aperçus du détournement des fonds par les rebelles.
Kévin Tavernier
Une ONG est d’ailleurs citée par la BBC : Christian Aid. Max Peberdy, membre de l’ONG à l’époque et était chargé en particulier du ravitaillement en nourriture. L’enquête de la BBC le place directement comme ayant été l’auteur d’une transaction d’environ 500 000 $ avec un des faux marchands : Gebremedhin Araya, à l’époque membre du FLPT. C’est ce dernier qui est l’auteur des révélations sur les détournements des fonds de Christian Aid. L’ONG se défend de ces allégations : « L'équipe expérimentée de secours de Christian Aid sur le terrain a imposé des critères d'évaluation rigoureux et l'utilisation de l'argent des dons a été soigneusement contrôlée par des rapports d'avancement et une comptabilité rigoureuse »
Mais certaines questions se posent alors : quel intérêt Gebremedhin Araya a-t-il à dénoncer ces abus maintenant ? Pourquoi le gouvernement U.S a-t-il laissé faire ces détournements de l’aide humanitaire ?
Gebremedhin Araya, ancien trésorier et un des co-fondateurs du FLPT, est soutenu dans ses propos par le Pr. Aregawi Berhe, un des fondateurs du FLTP actuellement en exil aux Pays Bas et fondateur du parti Tigrai Alliance for National Democracy. Ce dernier est opposé à l’actuel premier ministre éthiopien Meles Zenawi ainsi qu’à son conseiller Sibhat Nega et connaît des relations « houleuses » avec ce gouvernement.
Une chose importante à retenir aussi par rapport à la position des États Unis vis-à-vis de l'Éthiopie à l’époque est qu’ils soutenaient les insurgés et ont donc fermé les yeux sur ce qu’il se passait. A l’époque la Guerre Froide connaissait ses derniers soubresauts. L’URSS finançait quant à elle le gouvernement éthiopien en place et fournissait des officiers de l’armée pour mener les combats contre les rebelles. Dans le cadre de la National Security Directive 75 du président US de l’époque Ronald Reagan, il s’agissait de « limiter et déstabiliser les activités des alliés et des clients du Tiers Monde soviétique.» On comprendra donc bien l’intérêt des États-Unis à ne pas agir lorsqu’ils se sont aperçus du détournement des fonds par les rebelles.
Kévin Tavernier