Allié traditionnel des Etats-Unis, le Japon a largement remis en cause ce partenariat stratégique depuis la victoire aux élections législatives du Parti Démocrate du Japon (PDJ).
New York Times : « Le modèle américain a été battu en brèche par la guerre en Irak et par la crise financière. » Il soulignait également sa volonté de rééquilibrer les relations américano-japonaises qui sont perçues au Japon comme des rapports de soumission injustifiés.
L'administration américaine a sommé Tokyo d'appliquer l'accord de 2006 comme prévu, mais le gouvernement nippon a prévenu qu'il ne rendrait pas sa décision avant mai. En vertu de l’accord conclu en 2006, une partie des troupes américaines devrait être relocalisée dans une autre installation sur l’île d’Okinawa et l’autre partie devrait être redéployée vers l’île américaine de Guam. Le coût de ce déménagement est évalué à 26 milliards de dollars.
Par ailleurs, le Japon a mis fin depuis janvier aux missions effectuées depuis 8 ans dans l’océan indien afin de ravitailler les forces de la coalition en Afghanistan.
Kantei
Au-delà de ces accords, la volonté de Tokyo de modifier ses rapports avec son voisin et géant mondial, la Chine, concoure à un véritable changement de stratégie de puissance du Japon. En effet, l’émancipation du Japon des Etats-Unis se symbolise par la volonté de démilitariser sa politique chinoise au profit d’une politique de coopération.
la proposition japonaise émise lors du sommet de l’ASEAN, le 26 octobre dernier, d’établir une Communauté économique de l’Asie orientale. Celle-ci regrouperait au moins seize pays de la région et serait articulée autour de la Chine et du Japon et exclurait les Etats-Unis.
Quelque soit la probabilité de voir ce projet aboutir compte tenu des nombreuses réticences régionales et américaines, cette initiative, tout comme la remise en cause d’accords militaires, constitue la volonté pour le Japon de se débarrasser de son statut de vassal. Il symbolise également l’incapacité des Etats-Unis de repenser leur stratégie vis-à-vis du Japon : embourbés dans les conflits afghan et irakien, divisés au sein du gouvernement Obama pour savoir qui du Pentagone ou du département d’Etat récupérera le dossier japonais ; plus que jamais la dispersion des forces américaines sur le front militaire les accule à des écueils diplomatiques.
Myriam Serdouh
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