Les fabricants de scanners qui sont sans aucun doute les grands gagnants de la tentative d’attentat de fin décembre sont peu mentionnés dans le débat sur la question de l’utilisation de ces machines dans les aéroports. La nationalité de ces entreprises est pourtant un point tout à fait essentiel dans un dossier qui porte aussi loin les limites des droits de l’homme. Or, ce marché se partage entre quatre concurrents : trois américains (L-3 Communications, ASEI -American Science and engineering-, Rapiscan -filiale d'OSI Systems) et un britannique (Smiths Detection).
L’annonce du secrétaire du Homeland Security américain selon laquelle il en va de la responsabilité du monde entier de protéger les vols internationaux en installant des scanners corporels gagne à être lue en fonction de cette information. Outre une appréciation particulière de la sécurité et des droits de l’homme, c’est toute une technologie et des normes associées qui sont promues par l’administration Obama.
En plus d’engranger des bénéfices extrêmement importants (un scanner corporel vaut entre 150 et 200 000 dollars), ces sociétés anglo-saxonnes vont ainsi participer à la propagation des normes américaines en termes de sécurité et à termes créer une dépendance dans ce domaine. L’ancien directeur de l’administration américaine de la sécurité des transports a ainsi déclaré que la finalité pour les Etats-Unis était de créer un réseau d’aéroports, en premier lieu européens, utilisant les mêmes technologies et standards que ceux existant aux Etats-Unis.
Une partie des pays européens ont fait part depuis fin décembre de leur décision de s’équiper avec ces machines, notamment parce que les Etats-Unis les poussent à s’équiper avec les technologies qu’ils utilisent. La plupart avait rejeté cette idée à peine un an auparavant. La France a elle-même décidé de poursuivre les expérimentations des scanners, cette fois-ci dans les aéroports parisiens. Ce revirement au sein de l’Union Européenne n’existe que grâce à cette tentative d’attentat qui a réactivé la peur qui existe au sein du monde occidental depuis le 11 septembre 2001. Les Etats-Unis ont su en profiter en s’instaurant, une nouvelle fois, champions de la lutte anti-terroriste et en prodiguant des conseils à ces alliés européens.
Si les questions des droits de l’homme qui envahissent le débat des scanners sont certes légitimes, les autorités européennes et françaises doivent surtout s’interroger sur les conséquences que de l’installation de ces appareils alors même qu’ils seront nécessairement de manufacture anglo-saxonne entraînera en termes de dépendances aux normes de sécurité américaines.
Claire Boudet
L’annonce du secrétaire du Homeland Security américain selon laquelle il en va de la responsabilité du monde entier de protéger les vols internationaux en installant des scanners corporels gagne à être lue en fonction de cette information. Outre une appréciation particulière de la sécurité et des droits de l’homme, c’est toute une technologie et des normes associées qui sont promues par l’administration Obama.
En plus d’engranger des bénéfices extrêmement importants (un scanner corporel vaut entre 150 et 200 000 dollars), ces sociétés anglo-saxonnes vont ainsi participer à la propagation des normes américaines en termes de sécurité et à termes créer une dépendance dans ce domaine. L’ancien directeur de l’administration américaine de la sécurité des transports a ainsi déclaré que la finalité pour les Etats-Unis était de créer un réseau d’aéroports, en premier lieu européens, utilisant les mêmes technologies et standards que ceux existant aux Etats-Unis.
Une partie des pays européens ont fait part depuis fin décembre de leur décision de s’équiper avec ces machines, notamment parce que les Etats-Unis les poussent à s’équiper avec les technologies qu’ils utilisent. La plupart avait rejeté cette idée à peine un an auparavant. La France a elle-même décidé de poursuivre les expérimentations des scanners, cette fois-ci dans les aéroports parisiens. Ce revirement au sein de l’Union Européenne n’existe que grâce à cette tentative d’attentat qui a réactivé la peur qui existe au sein du monde occidental depuis le 11 septembre 2001. Les Etats-Unis ont su en profiter en s’instaurant, une nouvelle fois, champions de la lutte anti-terroriste et en prodiguant des conseils à ces alliés européens.
Si les questions des droits de l’homme qui envahissent le débat des scanners sont certes légitimes, les autorités européennes et françaises doivent surtout s’interroger sur les conséquences que de l’installation de ces appareils alors même qu’ils seront nécessairement de manufacture anglo-saxonne entraînera en termes de dépendances aux normes de sécurité américaines.
Claire Boudet