L'Allemagne doit son succès économique ainsi que la création d'emplois, en particulier aux PME et non aux grands groupes industriels comme c'est le cas dans d'autres pays industrialisés. La définition d'une PME est la suivante : maximum 500 employés et un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d’euros maximum. Elles totalisent 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploient 70 % de la population. Néanmoins, le tissu des PME résiste mieux que les grands groupes à la crise qui a débuté en 2008. Tel est le constat de l’Institut für Mittelstandsforschung“ (IfM), un institut de recherches, spécialisé dans les PME a ainsi révélé dans son analyse de l'année 2009 qu'il y avait 410.000 créations d’entreprises (hausse de 2,7 %) et en même temps, une baisse des liquidations de sociétés de 3,6 % (397.000). Johann Eekhoff, le président de l'institut, précise que ce sont les petites entreprises de moins de 20 employés qui ont étonnamment le mieux résisté. D'après une enquête actuelle auprès de 1 500 PME, une entreprise sur trois attend un redressement économique et une hausse du nombre des commandes au plus tard à l'automne 2010.
Des résultats contradictoires
Les risques de l’appel à des capitaux étrangers
Rainer Brüderle, ministre de l'économie allemande, demande aux banques de faire leur devoir et de mettre des crédits à disposition des entreprises. D'après un sondage de la société de conseil Roland Berger, des entreprises saines à la base, pourraient également connaître des difficultés par manque de liquidités. Or ce sont surtout les PME qui sont concernées. Déjà en décembre 2009, 44,3 % des entreprises interrogées par l'institut IFO se plaignaient d'une mise à disposition restrictive de crédits. La stratégie de puissance de l’Allemagne est basée sur le Mittelstand. Demain, un affaiblissement des crédits obligerait les familles industrielles à tout faire pour ne pas puiser dans leurs ressources personnelles. Les financements croisés qui ont fait la force et la robustesse du Mittelstand risquent d’être mis à mal par la venue d’investisseurs étrangers dont l’objectif est d’obtenir de fortes rentabilités à court terme. Ce scénario aurait pour conséquence de diminuer l’investissement dans la R&D et dans la préservation de l’outil industriel. De plus, un tel scénario pourrait engendrer des délocalisations donc des fermetures d’entreprises et des suppressions d’emplois dans le but de satisfaire la soif de rendement des investisseurs. Dans une telle situation, l’Allemagne, pourrait connaître l’arrivée massive de capitaux chinois pour s’emparer des technologies les plus récentes et des marques célèbres. D’après une étude réalisée par l’IFRI citant Mergers & Acquisitions, 22 rachats et prises de participations ont eu lieu entre 2001 et mai 2007. D’après les statistiques du MOFCOM, le volume total des investissements directs de la Chine en Allemagne est passé de 83,61 millions de $ US en 2003 à 845,5 millions de $US en 2008. Ces opérations de fusion acquisition sont concentrées sur le secteur de la construction de machines.
Bernd Bühler et Bertrand Terreux
Source : Note du Cerfa 71, Le partenariat économique Chine - Allemagne Une interdépendance croissante, Margot Schüller