De l'intérêt de la France à défendre ses acquis en Afrique Francophone : Une rupture sans coupure

André JANIER Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de la République de Côte d’Ivoire jusqu’à l’été 2009. L’objet de cette conférence est de donner un éclairage sur la capacité de la France à défendre ses intérêts en Afrique francophone.

contourner la confrontation et d’amener les parties en présence à se placer sur des terrains de compromis ou de cheminement possibles. En Afrique ces « nouveaux » territoires s’organisent aussi selon des règles et des normes internationales, souvent aidés en cela par la Communauté Européenne. Leur rôle est aussi de sensibiliser nos entreprises à la prise en compte essentielle de cette nouvelle donne où les rapports de force ne sont plus régis par l’antériorité d’occupation, mais par la meilleure offre du moment. Pour lui il leur faut apprendre à être patient, opiniâtre et à reconstruire leur notoriété sur des bases de qualité et de développement durable. Quelques batailles perdues n’en font pas la guerre nous encourage-il!

France-Afrique est pour lui un mythe sachant que l'Afrique évolue tout comme la France et ce qui était valable il y a 50 ans ne l'est plus aujourd'hui. Dire encore que l’état de dictature au Tchad appartient à la France Afrique est bon pour un cinéaste qui en alimenterait son fond de commerce.

l'Afrique est oubliée parmi les puissances en devenir et que sa situation est considérée comme désespérée,  il démontre que ce constat n'est pas exact, les Africains sont eux aussi très dynamiques. La France qui côtoie les Africains depuis longtemps est bien placée pour le savoir. Elle a intérêt à préserver cette place privilégiée, voir exploiter intelligemment ces liens.

La métropole administrait les filières et engrangeait les profits en associant progressivement les locaux. Puis l’Indépendance survit des 1960. Considérée comme un levier de l’économie par les futurs chefs d’Etats ils l’ont abordée avec leur propre conviction politique, tel Houphouët-Boigny en Côte d’ivoire à travers le courant France Afrique ou Sékou Touré en Guinée, comme pour d’autres au Benin et au Cameroun tentés par des voies marxistes aidés en cela de l’URSS ou de la Chine.

Qu’en est-il aujourd’hui de ces politiques opposées?

La Côte d'ivoire est relativement prospère alors que la Guinée n'est jamais sortie de son marasme. Il y a des pays comme le Bénin où les intérêts français ont été conservés après l'indépendance. A la différence des pays anglophones, la majorité des pays Africains francophones a donc choisi de préserver certains liens avec l'ancienne métropole car ils étaient convaincus que cette relation servirait leurs intérêts politiques. Des affrontements sont apparus sur des marchés captifs nouvellement ouvert à la concurrence. Les entreprises Françaises ont du s'adapter alors que les Africains faisaient monter les enchères. Elles ont maintenus leurs positions malgré la venue de nouveaux acteurs tels les Américains, les  Russes et Chinois, les Arabes et Africains du sud. Les entreprises françaises ont certes du céder du terrain mais elles perdurent tant bien que mal sur le territoire.

Les autorités d'Abidjan n'ont pas exclu d'indemniser ces sociétés Françaises du préjudice subit depuis sachant qu'elles contribuent au tiers du PIB, participent à la moitié de l'impôt et emploient plusieurs milliers de personnes. Ces chiffres confirment que les intérêts économiques Français restent très important sur le contient, même si les monopoles ont disparus.

Comment faire fructifier cet héritage ?

puis les stages en France en reprenant l’exemple du sport avec Monsieur Basile Boli et d'autres célébrités qui ont bénéficié du ce modèle grâce aux bourses en France et de la délivrance de visa sont des réussites qui marquent encore les esprits aujourd’hui. Il est dommage de ne pas renforcer ce dispositif de promotion sociale et de lien culturel. Certaines restrictions nous desservent. Nous avons tendance, nous disait-il, à considérer les Africains comme des clandestins et fermer la porte à des amis sincères de la France. Les dirigeants d'Afrique francophone ont d'abord été formés sur place avant de terminer leur formation en France. Ils parlent  le français parfois mieux que nous et continuent de se retrouver en beaucoup de chose avec nous autrement qu'avec les chinois ou les indiens.

Des hommes et des pays :

Félix Houphouët-Boigny surnommé « le sage », est le « père » de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Ila été successivement chef traditionnel, médecin, planteur, leader syndical, député ivoirien en France, ministre de gouvernements français, président de l'Assemblée nationale ivoirienne, maire d'Abidjan, premier ministre ivoirien et premier président de la Côte d'Ivoire de 1960 à 1993. Il teint un rôle de premier ordre dans le processus de décolonisation de l'Afrique.

Ahmed Sékou Touré est le premier président  de la République de Guinée. Il le restera, de 1958 à 1984. Avant l'indépendance Sékou Touré est bloqué dans son ascension sociale et ne peut accéder aux postes de responsabilité auxquels il aspire et s'investit alors dans le syndicalisme. Il est élu à la mairie de Conakry en 1956 et reçoit le Prix Lénine pour la paix en 1961. Le Président mis en cause dans la mort d'Amílcar Cabral en 1973, subit des  tentatives de renversement. Craignant une intervention militaire de la France il se range dans le camp socialiste oscillant entre maoïsme et orthodoxie communiste.

Le Bénin a accédé à l'indépendance le 1er août 1960 en tant que République du Dahomey et pris son nom  en 1975. Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Maga par le ministre d'État français Louis Jacquinot. La capitale officielle est Porto-Novo, Cotonou étant la capitale économique. Ce pays est surnommé le Quartier latin de l'Afrique. Depuis la fin du régime marxiste-léniniste en 1989, le Bénin possède une image de pays démocratique dans toute l'Afrique subsaharienne.

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