Les relations entre Organisation Non Gouvernementales (ONG) et Entreprises sont traditionnellement conflictuelles puisque les ONG se doivent d’avoir un avis critique sur le fonctionnement de la société, pour la faire évoluer dans le sens qu’elles jugent positif. Mais cette relation dualiste tend à s’estomper depuis une dizaine d’années. Preuve en est la multiplication des accords officiels entre ONG et entreprises. Selon l’étude de l’Observatoire et baromètre des ONG-Entreprises (1), prés de 332 partenariats ONG - entreprises ont ainsi été signés. La moitié de ces accords sont des « partenariats stratégiques », dans lesquels une ONG apporte son expertise et ses connaissances pour accompagner une entreprise dans son engagement à améliorer concrètement ses pratiques.
En France, WWF est la première ONG à avoir initié cette démarche : en 1998, elle signe un partenariat avec Carrefour qui aboutira notamment à la suppression des sacs plastiques gratuits et à l’arrêt des ventes de thon rouge en magasins. WWF a depuis poursuivi cette politique de coopération avec des entreprises telles qu’Orange, Lafuma, Ikea, Castorama notamment. Le service de partenariat de l’ONG génère ainsi chaque année des revenus d’un peu plus de 6 millions d’euros, selon Jérôme Aurias, fondateur de Be-Linked (2).
Ces partenariats sont présentés comme des actions « win-win ». D’un côté, l’entreprise montre son engagement sociétal, et peut communiquer en faisant prévaloir la reconnaissance de l’ONG partenaire ; et de l’autre, les ONG dépassent la simple critique en apportant des recommandations concrètes aux entreprises.
Mais si les ONG affirment garder un regard critique et objectif sur l’entreprise partenaire, des experts remettent en cause cette impartialité. Danielle Nocher (3) explique ainsi que « WWF passe des "contrats stratégiques" de cinq ans avec des groupes comme Lafarge ou Carrefour et reçoit dans ce cadre 1,5 million d'euros par an, pendant la durée du contrat. Du coup cela annihile tout regard critique de l'association WWF! ».
L’association s’en défend pourtant. Elle assure garder son indépendance et affirme pouvoir critiquer ses partenaires s’ils ne respectent pas leurs engagements. Face à ces déclarations de bonnes intentions, un fait reste incontestable : ces partenariats représentent une source de revenus conséquente pour WWF, à savoir 25% de leur budget annuel.
(1) Créé en février 2007 par l'agence française Manifeste et le Who's who des ONG
(2) Be-Linked : Agence de conseil spécialisée dans les relations entreprises-ONG.
(3) Directrice de publication et de la rédaction Rédactrice en chef du magazine mensuel "Valeurs Vertes"
Sources :
http://www.altadev.com/fr/newsletter-newsletter-articles-newsletter-decembre-2009/en-quoi-un-partenariat-peut-il-etre-strategique.html
http://www.visiondurable.com/actualites/responsabilite-sociale/6416-aude-marie-marcoux
http://www.cdurable.info/Entre-entreprises-et-ONG-des,034.html
http://www.wwf.fr/partenariats-entreprises/nos-partenariats-strategiques
En France, WWF est la première ONG à avoir initié cette démarche : en 1998, elle signe un partenariat avec Carrefour qui aboutira notamment à la suppression des sacs plastiques gratuits et à l’arrêt des ventes de thon rouge en magasins. WWF a depuis poursuivi cette politique de coopération avec des entreprises telles qu’Orange, Lafuma, Ikea, Castorama notamment. Le service de partenariat de l’ONG génère ainsi chaque année des revenus d’un peu plus de 6 millions d’euros, selon Jérôme Aurias, fondateur de Be-Linked (2).
Ces partenariats sont présentés comme des actions « win-win ». D’un côté, l’entreprise montre son engagement sociétal, et peut communiquer en faisant prévaloir la reconnaissance de l’ONG partenaire ; et de l’autre, les ONG dépassent la simple critique en apportant des recommandations concrètes aux entreprises.
Mais si les ONG affirment garder un regard critique et objectif sur l’entreprise partenaire, des experts remettent en cause cette impartialité. Danielle Nocher (3) explique ainsi que « WWF passe des "contrats stratégiques" de cinq ans avec des groupes comme Lafarge ou Carrefour et reçoit dans ce cadre 1,5 million d'euros par an, pendant la durée du contrat. Du coup cela annihile tout regard critique de l'association WWF! ».
L’association s’en défend pourtant. Elle assure garder son indépendance et affirme pouvoir critiquer ses partenaires s’ils ne respectent pas leurs engagements. Face à ces déclarations de bonnes intentions, un fait reste incontestable : ces partenariats représentent une source de revenus conséquente pour WWF, à savoir 25% de leur budget annuel.
(1) Créé en février 2007 par l'agence française Manifeste et le Who's who des ONG
(2) Be-Linked : Agence de conseil spécialisée dans les relations entreprises-ONG.
(3) Directrice de publication et de la rédaction Rédactrice en chef du magazine mensuel "Valeurs Vertes"
Sources :
http://www.altadev.com/fr/newsletter-newsletter-articles-newsletter-decembre-2009/en-quoi-un-partenariat-peut-il-etre-strategique.html
http://www.visiondurable.com/actualites/responsabilite-sociale/6416-aude-marie-marcoux
http://www.cdurable.info/Entre-entreprises-et-ONG-des,034.html
http://www.wwf.fr/partenariats-entreprises/nos-partenariats-strategiques