Renseignement industriel : «La France a perdu la culture du combat»…). Avec cet ouvrage, l’objectif des auteurs est de dresser un vaste panorama des modes d’action tactique des adversaires d’une entreprise afin d’en dégager des constantes opérationnelles et des contre-mesures utilisables.
L’intensité des attaques non-conventionnelles et des actions subversives contre les entreprises n’a cessé de croître. Les entreprises ne sont pas encore prêtes à mener ces combats subversifs qui visent à déstabiliser l’activité économique. Les auteurs proposent de se mettre dans la perspective des attaquants, d’adopter leur regard, afin de mieux comprendre leurs modes opératoires dans le domaine des ingérences offensives « frontales ».
Le point clé qui revient dans cette analyse est le facteur humain. « Le facteur humain est LE maillon faible commun dans la sécurisation des périmètres sensibles de l’entreprise. » Mais ce sont aussi les hommes qui constituent le bouclier de l'entreprise en devenant des capteurs très en amont des menaces de déstabilisation susceptibles de s’exercer sur toutes les catégories de personnel. Nous y retrouvons les notions de « social engineering », d’action clandestine d’infiltration qui consiste à introduire un salarié espion, de recrutement de sources au sein du camp adverse… Ces aspects « humains » sont par ailleurs complétés par le chapitre sur le « numérique » qui couvre les moteurs de recherche, le « pistage » d’un individu sur Internet, la veille en préservant son anonymat, la protection face aux actions de cybercriminalité... Enfin le troisième pôle « terrain » parachève ce dispositif global. Les auteurs reviennent sur les intrusions physiques, les écoutes, la surveillance des locaux…
cours en intelligence économique de l’Christian Harbulot (La machine de guerre économique, La France doit dire non, La main invisible des puissances, La guerre cognitive…) dans les années 1990, a été reprise et développée par plusieurs auteurs qui composent cette école de pensée : Analyse stratégique : mouvements, signaux concurrentiels et interdépendance (Philippe Baumard - 2000), Guerre économique et information (Didier Lucas et Alain Tiffreau - 2001), La France a-t-elle une stratégie de puissance économique ? (Christian Harbulot et Didier Lucas – 2004), L'intelligence économique (Eric Delbecque – 2006), Patriotisme économique (Bernard Carayon – 2006)… Cette « école de pensée subversive » encourage l’analyse des rapports de force du faible au fort, l’art de la polémique pour contrer un adversaire par opposition à l’utilisation de la désinformation, et met en avant les risques liées aux actions déloyales des adversaires de l’entreprise.
Cet ouvrage très complet s'adresse aux dirigeants d’entreprise ou aux responsable de sécurité pour mettre en place une démarche globale de protection de leur structure.
AVS
Petit traité d’attaques subversives contre les entreprises, Emmanuel Lehmann & Franck Decloquement, Chiron Editeur
A lire également :
- Deux guides sur l’intelligence économique et le contre-espionnage
- La France doit dire non (libre téléchargement du livre)