La Chine et le Japon : les fondements invisibles de deux puissances

dauphin de l’économie mondiale, il est primordial de réfléchir à son approche de l’économie de la connaissance. Le Japon, derrière les Etats-Unis depuis 1968, est aujourd’hui largement concurrencé sur son périmètre d’influence historique par cette nouvelle puissance, non plus émergente mais affirmée. Le Japon et la Chine sont cependant à des stades différents de leur développement. Si le Japon a toujours joué un rôle majeur dans l’économie de la connaissance, la Chine a pris le virage pour en faire un de ses chevaux de bataille. Cette question est d’autant plus intéressante qu’elle incite à s’intéresser aux fondements invisibles de deux puissances, l’une qui est dans une logique de conservation, l’autre dans une logique de domination.

« La connaissance est la clé du pouvoir, de la sagesse », Confucius, Les Entretiens (5ème siècle avant JC)

le fonctionnement de la mondialisation».

vision du développement d’entreprise. Pour encourager cette économie immatérielle, la Chine et le Japon ont mis les moyens nécessaires

grande harmonie. La Chine est ainsi vue comme une « puissance technologique émergente ». Coupler ce constat à la montée du soft power chinois avec ses instituts Confucius, dopés par un large financement du Bureau du Conseil International pour la Promotion de la Langue Chinoise qui ferait rougir nos Alliances Françaises laissées pour compte, nous faisons alors face à la puissance invisible de la Chine. Cette dernière, si on s’intéresse aux éléments constitutifs d’une puissance, lui permettra, avec sa force économique croissante, à prendre le leadership mondial d’ici 2020.

Le Japon, leader économique historique de l’Asie

investissements lourds et risqués. Suite à cette crise il n’a pas bénéficié des retombées positives de ses propres recherches. Couplé à une recherche publique faible, celle-ci n’a pas suivi les grandes évolutions scientifiques et techniques.

Ainsi le Japon ne dispose pas des recherches amont dans les technologies émergentes (nanotechnologies, nanosciences, biotechnologies, énergie, etc.) Il risquait donc d’être très dépendant vis-à-vis des pays leaders de ces technologies s’il n’entreprenait pas des réformes majeures. Le Japon a construit un plan pour redonner sa force au Japon et rebâtir des liens avec les nouvelles attentes de l’économie. Par exemple toutes les universités ont obtenu un statut privé et les anciens fonctionnaires fonctionnent désormais via des contrats ; l’Etat a aussi débloqué un budget pour embaucher 10 000 post-doctorants, d’où qu’ils viennent pour doper leur recherche. L’appareil politique dédié à la recherche a été restructuré avec la création du CSTP (Council for Science and Technology Policy), il détermine la politique scientifique, les priorités de recherche et le budget, il est directement placé auprès du premier ministre, ce qui sous-tend que l’économie de la connaissance est un axe stratégique pour le Japon.

L’Occident contre l’Orient dans la course à l’innovation

concurrent et partenaire principal, la France, a besoin d’un appareil d’Etat donnant l’impulsion à une recherche placée auprès des secteurs stratégiques pour une collaboration pertinente.

Hélène MAROT


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