La dénonciation d’un duopole français dans l’électricité en Belgique

C’est exactement de cette façon que le ministre belge de l’Entreprise a nommé les actions des groupes français sur la prise de contrôle de l’industrie de l’énergie en Belgique. Cette réaction intervient suite au rachat par EDF des parts majoritaires dans SPE, à hauteur de 51%. En effet, SPE est le deuxième producteur belge d’électricité, après Electrabel, lui-même filiale belge de GDF-Suez. Jusqu’à ce jour, Electrabel fournissait environ 90% de l’électricité, juste devant SPE.
Parmi les actionnaires de SPE avant le 11 mai 2009, nous trouvons GDF comme un des coactionnaires majoritaires auprès de Centrica. Au moment de l’opération de prise de contrôle d’EDF sur SPE, Gaz de France renonce à sa participation. Simple coïncidence ? Accord préalable ? En tous cas, le ministre de l’Entreprise voit dans cette opération la main mise par l’Etat français sur l’industrie de l’énergie belge.
La réaction du ministre se synchronise avec les manœuvres effectuées par les actionnaires de Fortis hostiles à la prise de participation par BNP. La personne la plus compétente pour juger de la présence française sur le territoire belge est le ministre de l’Entreprise, il peut compter les sociétés hexagonales leaders sur le marché belge telles que Carrefour ou France Télécom via Mobistar.
La demande faite par le ministre de l’Entreprise, auprès de la Commission Européenne, d’enquêter sur le respect des règles de concurrence sur le marché de l’électricité belge, est une action médiatique, au moins. En effet, en jouant sur la fibre patriotique, il est fort probable que cela génère la mobilisation des opposants à cette opération. De plus, les conclusions de la Commission, si elle se réunit, ne peuvent pas être connues à l’avance, n’espère-t-il donc pas ainsi provoquer la suspension du rachat ?

Source : www.lesoir.be/actualite/economie/edf-acquiert-51-du-belge-spe-2009-05-11-705647.shtml